La simplicité volontaire et les élections

C’est le temps des élections (ici au Canada)! Le 2 mai, nous devrons choisir le gouvernement qui dirigera le pays au cours des prochaines années. Et contrairement à ce que laissait présager la campagne électorale des premières semaines, il semble que nous pourrions avoir plein de surprises!

Ce n’est évidemment pas le lieu ici de discuter politique partisane, stratégies ou pronostics! Mais comme je le dis souvent, la simplicité volontaire est une sorte d’éclairage qui permet d’observer n’importe quelle réalité avec un regard particulier. C’est pourquoi la simplicité volontaire peut avoir quelque chose à dire sur absolument tout, de l’argent à la sexualité, en passant par la méditation et la politique!

Les élections, donc! Que nous dit la simplicité volontaire?

• Que la dimension politique (« le » politique) est essentielle dans toute société, et qu’il faut donc en devenir un acteur ou une actrice (pas un spectateur, et encore moins un téléspectateur) : à chacun de voir comment.
• Que le bien commun doit être la valeur suprême de toutes les décisions politiques, et non pas l’économie, et encore moins les intérêts de la propriété privée.
• Que nous avons un urgent besoin de leaders, hommes ou femmes, pour nous faire rêver et croire à la possibilité d’un monde différent, pour nous mobiliser au-delà de nos intérêts particuliers, pour faire appel à notre capacité de dépassement.
• Que notre société a plus besoin de sens que d’emplois (oui, je suis conscient que plusieurs ont aussi besoin, et rapidement, d’un emploi et si possible, d’un emploi… qui ait du sens) : le sens étant ce qui construit le projet social collectif, alors que les emplois, surtout dans le contexte du discours électoral actuel, ne sont le plus souvent synonymes que de portefeuille, d’argent et d’économie.
• Que nos priorités politiques vont devoir changer radicalement : privilégier le long terme au lieu du court terme, « décarboniser » notre économie, assurer une plus grande autonomie (énergétique, alimentaire, etc.) de nos collectivités, relocaliser nos circuits productifs et commerciaux, renforcer considérablement les conditions d’un « vouloir vivre ensemble » dans des sociétés de plus en plus diverses et multiculturelles.
• Que devant les « murs » vers lesquels nous mènent l’illusion d’une croissance illimitée sur une planète limitée, les velléités consommatrices légitimes de milliards d’humains des pays du Sud, l’absence de volonté politique commune de faire face, dès maintenant, aux décisions radicales qu’exigent le réchauffement climatique, l’exacerbation des innombrables conflits par le très lucratif commerce des armes qui profite essentiellement aux pays riches et aux grandes puissances, et l’absence de contrôle serré des puissances financières qui tirent les ficelles du monde pour leurs seuls profits, les dirigeants politiques vont de toute urgence devoir trouver le courage d’aborder les vrais enjeux, même s’ils sont difficiles et peu rentables électoralement.
• Que les solutions viendront davantage de la mobilisation et de la participation active des citoyens eux-mêmes que du seul recours aux techniciens et divers autres « experts ».
• Que l’économie n’a de véritable importance, en politique, que dans la mesure où elle retrouve son sens premier (oikos et nomos : la gestion de la maisonnée, c’est-à-dire la production et la gestion des biens au service de tous, du bien commun), et non pas le seul sens qu’on lui donne de nos jours d’augmentation sans fin du produit national brut, le PNB (la richesse collective mesurée par les seules transactions comptabilisables), comme critère ultime de toute décision.
• Que la décroissance et la simplicité peuvent avoir bien meilleur goût qu’on le croit.

Voilà quelques-uns des éclairages que peut apporter la simplicité volontaire sur le vote que nous nous apprêtons à accorder à l’un ou l’autre des candidatEs et des partis qui sollicitent notre appui.

Bien sûr, ça ne dit pas pour qui voter, et c’est tant mieux! La simplicité volontaire n’a jamais prétendu avoir « la » solution ou connaître « la » vérité. Elle ne choisit jamais à notre place mais nous remet sans cesse, au contraire, devant nos responsabilités. Elle indique une certaine direction, certes, mais ce sera toujours à nous, et à nous seuls, de chercher et d’expérimenter concrètement le chemin.

Bon choix lundi, pour notre avenir à touTEs!

1 réflexion sur “La simplicité volontaire et les élections”

  1. Effectivement il y a eu quelques surprises.

    La participation des citoyens s’est fait à 62% au Québec, mais sur ce 62% combien ont voté pour le chef ? Combien ont voté pour le programme du parti ?

    L’implication pour moi va avec la responsabilisation. Lorsque je m’implique, je veux que ce soit vraie. “Mes bottines suivent mes babines”, donc je peux expliquer autour de moi pourquoi j’ai choisie cette cause, amener des arguments qui permettent de débattre, d’apprendre, d’évoluer avec la communauté.

    La dernière élection me laisse un goût amer… pas le résultat, la démocratie est le choix du peuple, et c’est le peuple qui a choisi.

    Par contre, depuis ce temps, des circonscriptions se questionnent sur leur député, en disant ne pas les connaître, ne pas les avoir vu. De plus les médias s’en mêlent et nous présentent ces personnes de façon sévère même méprisante parfois sans les connaître. Je ne dis pas qu’il n’y a pas eu fraude, qu’ils ne sont pas incompétents, mais comment juger avant de connaître… Et surtout pourquoi voter avant de les connaître ?

    Vous savez parfois j’entends que les gouvernements ne nous consultent pas avant de prendre des décisions, imaginez si nos réponses sont à l’image de l’élection de lundi dernier… C’est comme si l’on répondait à chaque question, “Non nous on est pas d’accord avec vous” et ce sans même prendre le temps d’écouter la question.

    Le lien que je veux faire avec la simplicité volontaire est combien il est difficile de discuter simplicité volontaire avec certaines personnes, car la conscience collective est bien endormie parfois… Il y a beaucoup de spectateur parmi nous en politique, les acteurs sont minoritaires. Les solutions démocratiques ne sont pas pour demain, les critiques sont nombreuses mais l’attente après le gouvernement pour les solutions ne nous avancent pas.

    Je sais que le ton de ce message semble négatif et même à la limite colérique mais ce n’est pas ça, c’est comme un grand ménage de mon coeur et de ma tête. Vous savez à qui puis-je écrire sur la responsabilisation, la mobilisation, le respect des différences, l’ouverture d’esprit, du gros bon sens quoi.. à part à vous Simplicitaires !

    Je vous souhaite un bon week-end et merci de nous permettre de s’exprimer via ce blog !

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