Deux immenses projets d’exploitation carbonée, l’un de pétrole, l’autre de charbon, sont en cause actuellement.
D’abord le projet de sables bitumineux Frontier proposé par Teck Ressources Ltée et situé à 110 km au nord de Fort McMurray en Alberta. Il s’agirait d’une mine de surface exploitée par camions et pelles sur une superficie de 24 000 hectares, pour une capacité de 260 000 barils de bitume par jour, exploitée pendant 41 ans. Le projet est en attente d’une autorisation du gouvernement fédéral au cours du mois de février 2020.
Le second projet, piloté par le conglomérat indien Adani en Australie, est potentiellement la plus grosse mine de charbon au monde avec des investissements de 30 milliards $. Une production de 60 millions de tonnes de charbon par année est attendue, de quoi générer 130 millions de tonnes de GES par an et 3 milliards de tonnes de GES au cours de la vie de la mine. Le projet a fait l’objet d’une approbation par le gouvernement australien sortant mardi dernier. Toutefois, de nouvelles élections sont prévues en mai, et le parti travailliste, qui est donné gagnant, est tiraillé entre un appel à soutenir l’emploi et la frange écologiste de son parti qui conteste violemment le projet.
Ces deux immenses projets sont des tests pour déterminer le sérieux des gouvernements dans la lutte aux changements climatiques. Au Canada, Justin Trudeau prétend vouloir réduire la production de GES, alors comment pourrait-il le faire s’il donne l’aval au projet Teck Frontier? En Australie, après que le pays ait été dévasté par des feux de forêt historiques, comment peut-on imaginer que le gouvernement poursuive dans la voie de l’exploitation du charbon?
Crédit photo : Dominik Vanyi sur Unsplash
« Ces deux immenses projets sont des tests pour déterminer le sérieux des gouvernements dans la lutte aux changements climatiques. » Malheureusement, on craint plus que tout d’obtenir la réponse habituelle et de constater, une fois de plus, le manque de sérieux des gouvernements.
Marise Mathieu