Une logique qui n’a pas de prix

Un ami, membre du Réseau québécois pour la simplicité volontaire, vient de faire paraître sur le site Internet www.vigile.net (un site d’information, de débat et d’archives principalement sur la question nationale) un petit texte qui questionne, de façon humoristique, la logique implacable dans laquelle nous nous laissons entraîner : compétition oblige, il faudrait « toujours plus ou mieux », rien de moins que le meilleur. Je vous le partage tel quel, avec sa permission.

La logique du président de la Société d’assurance-automobile, John Harbour, nous mène à une impasse. Il dit qu’il a besoin d’avoir les « meilleurs » gestionnaires et qu’il doit alors leur verser des primes rondelettes pour obtenir leurs services. En fait, il n’a pas besoin d’avoir les « meilleurs ». Il pourrait se contenter d’avoir des gestionnaires « de haut niveau et très qualifiés ». Ils feraient le même travail et atteindraient les mêmes résultats. Cela lui coûterait moins cher. Et surtout, cela nous coûterait moins cher comme contribuables.

Si on suit la logique de John Harbour, chacun des organismes publics et parapublics doit embaucher les « meilleurs » gestionnaires. Les entreprises privées aussi. Il n’y aura donc pas suffisamment de « meilleurs » gestionnaires. On devra les payer un million de dollars chacun. Ce n’est pas sans raison que les salaires des joueurs de hockey ont été plafonnés, à un niveau indécent d’ailleurs. Et si on plafonnait les salaires des dirigeants de tout poil à des niveaux raisonnables ?

Décidément, quel mythe, ce concept de « meilleur », apprêté à n’importe quelle sauce et dans n’importe quel domaine ! Des gestionnaires de très haute qualité feront l’affaire.