Quelle aventure que ce Carnet!
Commencé il y a à peine plus d’un mois, nous avons à la fois déjà de quoi nous réjouir et nous désoler, des félicitations, des encouragements et des critiques, des réussites et des déceptions. Comme dans la (vraie) vie!
Dans la tradition chrétienne, nous sommes aujourd’hui le Vendredi Saint : c’est-à-dire le jour où Jésus de Nazareth serait mort sur la croix, au terme de trois années de « vie publique » où sa réputation de Messie ou de Sauveur n’a cessé de grandir, créant ainsi de grands espoirs de libération chez un peuple juif opprimé par l’occupation romaine. Et voilà que tous ces espoirs s’écroulent : le libérateur tant attendu est mis à mort au milieu des bandits et des rebelles.
Mais toujours dans la tradition chrétienne, il ressuscitera trois jours plus tard. Et ce sera Pâques, la fête de la Vie plus forte que la Mort, source d’une espérance intarissable : croire au possible…
Le Carnet des simplicitaires
Occasion symbolique pour réfléchir sur ce « Carnet des simplicitaires » rêvé depuis longtemps et finalement accouché depuis la fin février. Que voulons-nous en faire?
Un lieu de rencontres et de vie. Un lieu de recherche et d’échanges. Un lieu de tâtonnements et d’espoir. Un lieu unifié et multiple. Loin des certitudes, des recettes et des directives. Mais riche de ses expérimentations, de ses découvertes et de ses partages.
Non, il ne s’agit pas d’un « blogue » personnel et donc plus systématique ou cohérent. C’est plutôt un effort collectif pour prendre, susciter et donner la parole autour de cette « idée porteuse » (devenue pour certainEs une philosophie de vie) qu’est la simplicité volontaire. Et j’en profite ici pour souligner (et remercier) le travail essentiel d’une artisane de l’ombre, Christiane Dumont, dont le nom n’apparaît jusqu’ici nulle part mais sans qui le Carnet n’existerait tout simplement pas.
On y trouvera donc toutes sortes de choses : des réflexions « songées », des vidéos ou des photos, des textes plus courts ou humoristiques, des analyses, des trucs ou des suggestions pratiques, possiblement des « chroniques » plus personnelles, etc. Bref, un lieu de mise en commun d’une foule de choses qui, chacune à sa façon, essaient d’explorer et de vivre la simplicité volontaire dans ses innombrables facettes et manifestations.
Et pourtant, le Carnet ne sera pas un « fourre-tout ». Nous essaierons, en évitant la censure, d’assurer une cohérence (merci Christiane!), une orientation, un sens à cette agora de la simplicité volontaire. Pour en faire un lieu de débat, certes, mais aussi de proposition et de construction. La simplicité volontaire n’est pas seulement une bonne idée parmi d’autres; elle est aussi un appel à agir concrètement, à changer des comportements, à transformer le monde pour plus de justice et pour un avenir meilleur. Croire au possible…
Un premier mois
Où en sommes-nous, concrètement, après un mois? En plein dans la vraie vie! Procédant, comme nous l’avions promis dans le tout premier texte (« Notre cadeau de fête »), en expérimentant par essais et erreurs, au fur et à mesure, à notre rythme… Aussi bien sur le fond que sur la forme.
Déjà le Carnet est lu : à preuve, les commentaires qui commencent à s’accumuler, avec les interactions très stimulantes qu’ils provoquent (voir « Surlignez la simplicité volontaire… » et « Mont Radar »), et les références au Carnet qui commencent, même à l’étranger (voir http://mariesansimportance.over-blog.net/article-carnet-des-simplicitaires-47034878-comments.html).
Le Carnet est varié : un peu trop pour certains (voir le commentaire sur « Une logique qui n’a pas de prix »), dont nous accueillons les commentaires critiques avec autant d’intérêt que les commentaires louangeurs. Et régulièrement irrégulier : nous avons pu jusqu’ici être présents toutes les semaines, et même quelques fois par semaine, sans nous obliger pour autant à aucune forme de périodicité précise.
Il suscite des commentaires en tous genres (merci à chacunE) : témoignages intéressants (voir les deux commentaires sur « Qu’est-ce que la simplicité volontaire? »), questions pratiques (« Surlignez la simplicité volontaire… » et « À la découverte de la simplicité volontaire »), suggestions (« Mont Radar »), critiques (« Une logique qui n’a pas de prix »), réactions spontanées (« La fièvre acheteuse ») ou pas de commentaires du tout (les autres!).
Et surtout, le Carnet nous réserve des surprises (même à nous!) : le beau vidéo sympathique sur le Mont Radar, déniché par Jean-Marc Brun sur la Toile, était porteur de toutes les promesses qu’on associe à la simplicité volontaire. Mais il a suffi d’un commentaire pour nous mettre sur la piste du documentaire des deux étudiantes de l’UQAM, beaucoup plus substantiel et tourné un an plus tard, pour commencer à déchanter un peu. Et le reportage de La Facture, diffusé en février 2010 à Radio-Canada, a achevé de briser le rêve : promesses non tenues (et comment!), du moins pour le moment…
Cette aventure du Mont Radar, dans la réalité comme dans notre Carnet, est une parabole instructive de ce que peut être la simplicité volontaire et notre Carnet des simplicitaires : une idée riche en promesses, un effort de réalisation humble et parfois difficile dans le concret quotidien, avec ses hauts et ses bas inévitables, des résultats variables et jamais acquis une fois pour toutes, mais aussi un espoir et un rêve qui nous tirent en avant, avec modestie mais persévérance, parce que la Vie est toujours en avant et l’avenir, toujours possible. Surtout, ne jamais renoncer. Continuer de croire au possible…
Et pour demain
Le Carnet des simplicitaires n’en est qu’à ses débuts. Nous espérons qu’il deviendra, peu à peu, pour ses habituéEs comme pour le Réseau québécois pour la simplicité volontaire (RQSV), un lieu de rencontres, de débats et d’expérimentation sur la simplicité volontaire dans toutes ses dimensions.
Pour cela, il vous est désormais possible de vous « abonner » (gratuitement bien sûr), ce qui vous permettra d’être automatiquement prévenuEs de toute nouvelle entrée dans le Carnet. Nous voulons également développer les liens entre le Carnet et le site Internet du Réseau québécois pour la simplicité volontaire.
De mon côté, j’ai l’intention d’écrire désormais chaque semaine (habituellement le vendredi, pour me permettre de vous rencontrer au cours de votre fin de semaine et de semer quelques idées, réflexions ou hypothèses qui pourront alimenter la semaine qui suit). Ce sera pour moi (et pour vous, qui sait?) une sorte de rendez-vous.
Le RQSV fête cette semaine ses 10 ans! 10 ans d’espoirs, de travail, de militantisme, de réussites et de déceptions. 10 ans de progrès, de reculs et de transformations. 10 ans de lutte pour une société plus juste, plus heureuse, plus collective et plus durable parce que moins avide, moins individualiste et moins compétitive. 10 ans qui ne peuvent être qu’un début, le début d’une entreprise sans cesse à reprendre, et qui n’aura jamais de fin. Mais 10 ans de vie pleine, intense, chaleureuse, espérante. Merci à tous ces hommes et à toutes ces femmes, croiséEs sur la route, et qui ont façonné ces 10 premières années. Merci à tous ceux et celles qui rendront possibles les 10 prochaines. Merci à la Vie de nous y appeler sans cesse…
Croire au possible… Quelle aventure que ce Carnet, oui, mais quelle belle aventure!
Super awesome writing! Really.
C’est étrange parce que je n’ai pas l’impression d’être “de l’étranger”. Avec l’internet, j’ai vraiment l’impression d’être très proche de vous même si je vis en France.
Sans doute que plusieurs années de simplicité volontaire et de lecture assidue des bulletins du RQSV font également que je me sens tout près malgré l’océan.
Quoi qu’il en soit, bravo de votre initiative et longue vie au “blogue”.