Vers 2008, je me suis intéressée aux écovillages, attirée par la simplicité et la solidarité d’un mode de vie plus communautaire. Pour moi, c’était la solution à bien des maux actuels. J’ai lu, entre autres, « Vivre autrement : écovillages, communautés et cohabitats » de Diana Leafe Christian. Je me suis renseignée auprès d’une amie qui avait passé quelques semaines à l’écovillage de Findhorn en Écosse. J’ai aussi échangé avec des personnes qui tentaient de démarrer de tels projets. En bonne idéaliste, je voulais vivre dans un écovillage et j’avais décidé d’en créer un.
Au fil de mes recherches, je me suis rendu compte qu’au Québec, la plupart des projets ont échoué à cause des règlements de zonage des villes et d’autres contraintes semblables. Il y a aussi les différences d’idéologies qui peuvent nuire à ces projets. Certains sont axés sur l’écologie et d’autres sur des philosophies de vie. Pas facile de rallier tout le monde.
À force de me heurter à ces obstacles, j’ai ramené mon projet d’écovillage à celui d’un écohameau, puis d’une microcommunauté, pour le réduire à l’achat d’une fermette avec quelques membres de ma famille. Deux maisons sur un grand terrain, dans une ville qui le permet encore.
Qui habite avec qui?
Alors est venue la question de qui habite avec qui? Durant vingt ans, nous avions cohabité dans l’harmonie, à sept dans la même maison, en partageant un petit chalet pendant les vacances. Maintenant, nous n’arrivons plus à envisager une cohabitation à long terme, ne serait-ce qu’avec une ou deux de ces mêmes personnes.
Que nous est-il arrivé? Sommes-nous devenus trop individualistes? Est-ce que le mode de vie de la consommation nous a changés à ce point? Pour moi, ça ne fait aucun doute. Mais je suis presque sûre de ne pas être la seule à penser ainsi.
L’avenir sera difficile lorsque nous serons confrontés à l’obligation de cohabiter avec des inconnus dans une maison pour personnes âgées ou un CHSLD. Nous n’aurons pas choisi notre voisin de chambre et notre capacité de changer aura diminué avec les années.
Pas facile d’harmoniser nos idéaux et nos réalités.
Bonjour à tous,
mon souci est de trouver un “écovillage, ou communauté” valable et viable.
Pour survivre dans le contexte actuel, il faut abandonner l’individualisme dès qu’on a franchi la porte de notre espace privé. De plus le village doit être constitué de personnes de tout âge, de toutes professions et qui ont déjà vécu en espace communautaire colonie de vacance, kot, travail en déplacement etc…
Mais surtout, il faut garder les “vieux” avec nous.
Franco
Je me reconnais vraiment dans votre message 🙂
Moi aussi j’ai dans mes rêves les plus fous d’habiter dans un éco-village! Mais la plupart de mes amis ont les yeux fixés sur leur plan de carrière, qui les amène un peu partout dans le monde, ou ailleurs au Québec. Je crois que chacun se concentre davantage sur ses objectifs de vie individuels que sur un rêve collectif, avec tous les compromis que cela implique. En ce qui me concerne, vivre en communauté est pas mal devenu une utopie, mais si à la base, c’est un besoin fondamental pour moi.
Bien d’accord avec Christian que l’entraide et le partage, donc le collectif, sont essentiels si nous voulons avoir une chance de survivre, comme individus et comme société, au cours des années à venir (la planète, elle, nous survivra quoi qu’il arrive!)…
Mais je suis obligé de me reconnaître dans le questionnement de Micheline (merci pour cela) car je constate qu’il m’est plus difficile qu’il y a 20 ou 30 ans de pratiquer cette vie plus collective et communautaire qui fut la mienne durant des années. Est-ce seulement une question d’âge (mes enfants semblent, eux, encore capables de vivre assez collectivement)? Ou est-ce aussi que l’individualisme encouragé (et même exacerbé) par notre société marchande d’abondance a peu à peu déteint même sur moi (nous) à mon insu?
Bien sûr, je continue d’être convaincu du caractère essentiel du “vivre ensemble” et de la priorité à accorder au collectif sur l’individuel. Mais je dois admettre que cela ne m’est plus toujours aussi facile à vivre qu’autrefois.
Dominique
Bonjour,
Votre dernier petit mot me parait bien pessimiste.
J’habite en ce qui me concerne depuis depuis plus de 30 ans en habitat groupé et suis même en train d’en réaliser un nouveau.
Comment ne pas imaginer la vie à plusieurs.
L’homme n’est pas un animal individualiste…, seul il n’est rien et il le sera encore moins dans les années à venir si nous ne nous regroupons pas.
C’est l’individualisme qui va nous perdre.
Ce n’est que par l’entraide qu’on s’en sortira dans les années à venir…, en faisant les choses ensemble…, en partageant en échangeant.
Cordialement.
Félicitation Micheline, j’aime beaucoup ton texte, il porte à réfléchir.
Il est vrai qu’il est temps d’y penser et se pencher sérieusement sur la question puisque inévitablement nous aurons à y faire face dans un avenir assez rapproché.
Bonne continuation.