L’article paru dans la rubrique opinion des lecteurs du Soleil du 14 avril, intitulé « La nouvelle aristocratie des hauts dirigeants » et dans lequel 3 acteurs des caisses populaires Desjardins (Claude Simard, Nicole Roy et Claude Verreault) dénoncent la démesure dans la rémunération de la PDG du mouvement coopératif, dénote un grand courage. Ils défont habilement, l’un après l’autre, les arguments employés par les dirigeants des Caisses et d’autres institutions, justifiant les rémunérations excessives accordées à leur haute direction.
En appui à ces trois courageux dénonciateurs, j’aimerais apporter ici le point de vue d’un simplicitaire sur la richesse. L’accumulation de richesses provoque presque toujours une consommation excessive de biens matériels par son propriétaire. Cette surconsommation, souvent ostentatoire, produit plusieurs effets négatifs.
En effet, il est de plus en plus affirmé, dans notre société, que consommation égale épuisement des ressources et pollution. Cette équation a été longtemps éludée par les gouvernements, le milieu des affaires et même les groupes environnementaux, mais maintenant on ne peut plus se cacher la vérité. La seule voie pour sauver l’environnement, qui se dégrade à grande vitesse, est la réduction importante de la consommation des pays riches et en particulier celle des riches des pays riches.
En plus de prélever beaucoup de ressources et de polluer l’environnement, l’hyperconsommation de biens matériels crée des injustices sociales qui provoquent de l’envie, voire de la jalousie qui se répercutent en frustrations, délinquances et parfois criminalité. Certains prétendent même que le terrorisme international est attribuable, en bonne partie, à l’écart de richesse entre les pays pauvres et nous.
Finalement, la présentation ostentatoire de richesses excessives encourage le désir de possession et d’accumulation chez beaucoup de gens fascinés par l’opulence. Hervé Kempf, dans son livre « Comment les riches détruisent la planète » parle du désir généralisé de monter dans la classe sociale au-dessus de celle atteinte par les gens. Ceci provoque donc une spirale ascendante dans la recherche d’un plus grand matérialisme, lequel devient insatiable et ceci nous mène directement à la destruction de l’environnement.
La meilleure façon de vivre la richesse, c’est d’abord d’être modeste par rapport à l’argent puis de le répartir le plus équitablement possible, et ce dès le stade de la rémunération du travail. Quant à ceux qui possèdent déjà beaucoup d’argent, ils sont invités à des gestes de philanthropie.
Bonjour M. Leclerc,
Merci d’avoir répondu à mon article sur la rémunération excessive des hauts dirigeants.
Vous laissez entendre que vous gagnez plus d’argent que ce qui est nécessaire pour répondre à vos besoins raisonnables. Dans un premier temps, vous pouvez tenter de réduire vos gains en travaillant moins. Ainsi, vous permettrez à d’autres de travailler et vous récupérerez du temps pour vous, lequel vous pourrez consacrer à des activités épanouissantes et vous rendre plus heureux.
Pour ce qui est “des limites de l’entourage” à qui vous pouvez donner votre argent, ceci est un beau problème. Il y en a tellement de groupes dans le besoin que vous avez un choix presque infini. Vous pouvez d’abord donner à vos proches, à votre communauté, à des causes qui vous tiennent à coeur ici ou à l’international. Personnellement, je donne mes surplus à des groupes dans lesquels je milite. Ainsi, je peux voir plus facilement ce que l’on fait de mon argent.
“Plus je gagne, plus je dois faire bénéficier équitablement mon entourage.” Dans quelle mesure pourrait-on définir “les limites” de cet entourage ?