Avec l’arrivée du printemps, vient le temps des grands ménages et du désencombrement. Avez-vous pensé donner vos surplus à un organisme qui les revalorisera? Si oui, c’est excellent. Toutefois, quand vous avez besoin d’un objet, avez-vous songé à vous le procurer dans une version usagée? Ce comportement est cependant essentiel pour mieux équilibrer la rentrée et la sortie des objets dans les commerces d’objets usagés.
Si les gens connaissaient les avantages d’acheter des objets usagés, ils en profiteraient plus souvent. Le principal gain est financier: il n’est pas rare de payer à peine 20 ou 30% du prix du neuf pour un objet qui a déjà servi. De plus, le choix est souvent plus grand dans un magasin de seconde main que dans une boutique mode. On y découvre « des petits trésors », particulièrement dans le linge d’enfants et les jouets. Cette pratique est également meilleure pour l’environnement. En effet, il y a réduction de l’usage de ressources, d’énergie et de pollution, diminution également du transport et des déchets. Sur le plan social, cela permet à des organismes communautaires de se financer et à des petits commerçants de gagner leur vie. Finalement, pour ceux qui veulent acheter québécois, c’est une façon détournée d’y arriver, même si l’étiquette indique « fabriqué en Chine ».
Il y a plusieurs façons de se procurer des objets usagés. Mentionnons les marchés aux puces, les ventes de garage, les bazars, les encans, les comptoirs caritatifs, les friperies, les ressourceries et autres magasins de surplus domestiques, les annonces classées, les babillards et finalement les différents véhicules sur Internet (principalement « LesPac » et « Kijiji »).
Mentionnons que les mêmes moyens cités ci-dessus peuvent aussi être utilisés pour vendre les objets que l’on a en surplus. De plus, lorsqu’on ne veut pas se donner la peine de vendre, on peut simplement mettre l’objet au bord de la rue avec une inscription « À donner ». C’est étonnant de constater comment presque tout disparaît vite.
Bien sûr, l’achat d’objets usagés nécessite plus de démarches: il faut parfois vaincre le fouillis de certains magasins de seconde main, envisager du nettoyage et des réparations, composer avec moins de garantie. Toutefois, le plus grand handicap de « l’usagé » est d’avoir à subir la concurrence des objets neufs, si peu chers. En effet, avec l’affaissement du prix des matières premières et les salaires démesurément bas versés aux travailleurs des pays en voie d’industrialisation, les objets neufs se vendent souvent à vil prix dans nos magasins. Il devient alors difficilement justifiable, sur le plan financier, de faire réparer des objets comme un grille-pain ou une imprimante d’ordinateur, alors qu’on peut s’en procurer un neuf pour un montant équivalent à celui d’une réparation. Quel gaspillage!
Personnellement j’achète beaucoup usagé. La plupart de mes achats importants commencent par une recherche dans des catalogues ou sur le site web de certains magasins pour connaître le prix et les caractéristiques de l’objet neuf. Ensuite, je fais le tour, par téléphone, des marchands de seconde main, à l’aide du bottin du réemploi publié par la Communauté Métropolitaine de Québec. Lorsque l’objet en bon état et à bon prix est repéré, je fais des visites. S’il n’est pas trouvé de cette façon ou en consultant les annonces classées chez LesPac et Kijiji, je poursuis en faisant passer moi-même une annonce dans la rubrique « recherche ». J’ai déjà ainsi trouvé des instruments de musique, des matériaux de construction, etc.
Le domaine de l’usagé a grand besoin de promotion. Ce n’est qu’en faisant connaître ses avantages et en combattant les préjugés qui y sont associés, que cette alternative aux achats commerciaux conventionnels se développera et permettra d’atteindre un certain équilibre entre les objets reçus et vendus par les organismes caritatifs.
Pour ma part, je me réjouis régulièrement de l’augmentation de mon niveau de vie et du sentiment de cohérence avec mes valeurs environnementales obtenue grâce à ce moyen relativement facile. De plus, la découverte de l’objet convoité dans une version usagée est devenue pour moi un vrai défi et un réel plaisir.
Ne pas oublier Facebook Marketplace !! J’y déniche ce que je veux dans 90% du temps et vraiment pas cher. Je vends également et c’est beaucoup plus efficace que Kijiji ou Les Pac !!!
Horsmis quelques objets electroniques (parce qu’on ne peut pas tester à l’achat), je n’ai que de bonnes expériences avec acheter usagè.
Plus récemment, l’école de mes enfants a organisé un bazar pour rénover la cour d’école.
Mes enfants ont trouvé des jeux/jouets/livres à presque 10% du prix neuf, qui marchent encore très bien.
Le meilleur de tout ça c’est que ces jeux/jouet/livre on ne pouvait meme pas les trouver neuf et accepter de payer le plein prix. Exemple un livre pour enfants de 1981 avec couverture rigide et des pages mat (pas luisant). Ça donne une sensation de “vrai” livre, pas juste un livre d’enfant. Un laptop jouet que mon fils a vu a sa garderie a une journée “amener les jouet de la maison” qui ne se produit plus neuf.
Merci Pascal pour l’article. Vivre le ré-emploi et la ré-utilisation. Ca aide le portefeuille, l’environnement et l’economie sociale, une pierre trois coups.
Auparavant, j’étais une consommatrice et j’achetais que du neuf à gros prix. Maintenant, je suis totalement accro à l’usagé pour plusieurs raisons. L’économie d’argent, le plaisir de fouiller, le processus de négociation, le plaisir de rencontrer des gens en même temps. Je ne pourrais plus m’en passer!
J’adore voir le visage de mes proches lorsqu’ils me demandent «Où as-tu trouvé ta théière, ton sac, ce meuble, etc. etc. etc»! Parce que la réponse est toujours la même : au Village des valeurs. À 2 pas de chez moi je vais y déposer les cadeaux maudits que j’ai spécifié ne pas vouloir pour les fêtes (vous savez ce chandelier ou ce bibelot en forme de chat) et j’y trouve tout… incluant la papeterie pour l’école, des plats tupperwares nickel et de la laine pour tricoter.
Trop souvent les gens croient que tout ce qui s’achète usagé sont les vêtements ou les antiquités. Je crois qu’il nous faut répandre la bonne nouvelle!
Merci de l’avoir fait Pascal!
Je déménage dans 3 semaines et j’en ai profité pour faire le ménage de tous mes trucs que je n’utilise plus depuis longtemps, ou qui ne pourront entrer dans mon nouvel appartement. J’ai vendu pour plus de 700$ avec kijiji (laveuse, sécheuse, appareils de gym, livres, articles de cuisine, coffrets CD et DVD…). J’ai même donné une vieille télé de 32 po. qui fonctionne encore très bien avec un meuble télé, un classeur en métal, un bureau d’ordinateur et une chaise de bureau. Tout ce que je n’ai pas réussi à “liquider” avec kijiji je les ai donné à Renaissance et d’autres personnes pourront s’en servir. Vive l’économie sociale!
Entièrement d’accord, Pascal. La semaine dernière, j’ai trouvé sur Kijiji un magnifique vélo pour ma fille de 10 ans. Le vendeur en demandait 80$ et je l’ai obtenu pour 70$ ! Une vraie aubaine, car la version neuve du même vélo se vend 250$, plus du double!
J”ai eu le plaisir de marchander avec un vendeur des plus sympathique et j’ai pu aborder la question écologique avec ma fille. Comment dit-on, une situation gagnant gagnant?