Il y a quelques temps, des travaux de réfection des canalisations d’égout ont été effectués dans mon quartier. À cette occasion, mes voisins et moi n’avons pu utiliser les égouts pendant une journée (de 8h à 22h). Cela me rappela que la privation d’un service nous en fait apprécier la valeur. Et aussi que de nombreuses personnes dans le monde ne bénéficient pas de commodités qui sont ici pris pour acquises. Par exemple, en Inde, seulement 3% des foyers disposent d’un raccordement complet à un réseau d’aqueduc et d’égouts.
Ce même jour j’assistais à un débat sous le thème « La croissance : solution ou problème ? ». Les pro croissance faisaient valoir que celle-ci est nécessaire pour répondre aux besoins des citoyens et leur assurer un niveau de vie satisfaisant. Entre autres, ils voient là le seul moyen d’améliorer les conditions de vie parfois fort précaires des habitants des pays en développement.
De leur côté, les critiques de la croissance soulignaient que la poursuite de celle-ci impose désormais une charge insoutenable à notre planète ; il faut maintenant produire moins, consommer moins, à défaut de quoi l’avenir de nos sociétés est menacé.
Aussi nécessaire soit-elle, la décroissance pose quand même le dilemme de la justice entre les nations développées et les autres. En effet, dans les pays privilégiés comme le notre, même une réduction significative du niveau de vie le placera encore bien au-dessus de celui des pays du tiers-monde. Comment demander à ceux-ci de se priver d’électricité, d’installations sanitaires, d’eau courante alors que nous, même en diminuant notre consommation, continuerons à bénéficier d’un niveau de confort que nous considérons « non négociable » mais qui demeurera pourtant inaccessible aux nations moins favorisées. Nous ne pouvons pourtant pas nous en laver les mains, en disant « tant pis pour eux ». La plus grande part de responsabilité dans l’épuisement des ressources, la pollution, les changements climatiques incombe évidemment aux pays développés, qui ont lancé le bal depuis longtemps. Les pays émergents ont suivi, à notre exemple, à notre incitation. La mondialisation a transféré vers eux la production industrielle et avec elle ses problèmes environnementaux. Il est tout aussi impossible de leur dire « allez, c’est à votre tour, profitez-en ! ». Qu’on répète ailleurs nos erreurs et nos abus ne ferait que précipiter l’effondrement.
La seule solution viable réside dans le partage. Le partage de notre richesse, de nos moyens, de nos connaissances. En cessant de voir dans les pays en développement des réserves de ressources et de main d’œuvre bon marché, en cessant de les exploiter, en prenant conscience que nous sommes tous citoyens d’un monde menacé par notre inconscience et notre cupidité, nous pourrons remodeler notre économie de façon à ce que chacun puisse vivre décemment et d’une façon qui soit soutenable à long terme. Cela exigera bien sûr de notre part des renoncements, de l’ouverture, de la générosité. Il ne pourra cependant en être autrement. Pour être saine et durable, la grande société humaine se doit aussi d’être juste.
Remarquable, Jean-François, de clarté et de pondération. Puissions-nous être nombreux à “partager” (justement!) et ce point de vue, et surtout sa mise en pratique…
«La classe moyenne émergente d’Afrique est à peu près équivalente à celle de l’Inde ou de la Chine.»
l’Afrique est un réservoir de consommateurs, pas seulement une mine bien garnie de ressources naturelles. La demande de services y est très élevée et la nouvelle classe moyenne adopte rapidement nombre des luxes de la vie moderne.
http://www.slateafrique.com/2303/economie-afrique-des-classes-moyennes
de quel droit interdire a c’est gens de profité de la climatisation de l’auto du refrigerateur et de tout le confort d’ont on beneficie ici en amerique on est tous sur le meme (space ship) et avec tout les pays indépendant libre de decide par eux meme il nous reste a donné l’exemple