Vendredi dernier, les voyageurs encore ensommeillés avaient la joie d’entendre, en sortant de la rame de métro, qu’ils pouvaient désormais consulter leurs courriels et faire des appels téléphoniques dans tout le réseau de stations de la STM, voitures comprises. Un journal « gratuit » nous apprenait, grâce à une publicité de la Société des transports, que les voyageurs pourraient « naviguer sur le Web, visionner des vidéos, écouter des pièces musicales en direct, effectuer des appels et plus encore (…) ». Cette grande opération de 50 millions de dollars est gracieusement financée par les quatre compagnies qui se partagent le juteux marché de la télécommunication au Québec.
D’aucuns salueront là une excellente nouvelle. La chasse aux espaces non couverts par le réseau sans fil diminue – comme on effacerait une tache honteuse –, le progrès technologique s’étend à tous les recoins de la ville, y compris dans ses entrailles les plus profondes, offrant ainsi la possibilité aux voyageurs de rester « connectés ». Adieux les longs transports ennuyeux passés à fuir le regard des autres. Oubliés les interminables trajets passés sans pouvoir consulter ses courriels.
On peut cependant s’interroger sur les raisons qui motivent des compagnies – dont il faudrait examiner d’un regard critique la contribution à l’inhumanité de nos sociétés – d’offrir gratuitement un tel service aux utilisateurs ? Précisément parce que ce service n’est pas gratuit. On peut ici penser aux sommes encaissées par ces compagnies en dépassement de forfaits, autorisés par une consommation incessante. Plus fondamentalement, ce « service » contribue à nous transformer en consommateurs permanents, à pérenniser le cordon ombilical qui nous relie béatement à nos téléphones intelligents, à raccourcir la laisse qui nous enchaine à cette technologie sans fil.
On peut imaginer que, dans un avenir proche, on redécouvrira la vertu des espaces sans fil qui deviendront de plus en plus rares et précieux.
la facture de communication en croisance constante dans les familles aujourd’hui plus de 100$ par mois de revenue net tu doit travailler salaire brute pour le double .
Si tu n’est pas branché tu n’existe pas dans la société actuelle ; triste
Je suis en accord avec ce texte, même que ça me rend à un point de tristesse.
Pourquoi les gens ne comprennent-ils pas?
et il y a aussi d’autres initiatives certainement moins populaires :
http://youtu.be/9Y3hWXoBTU0
😉
Une réalité, la connection en tout temps pour nourrir les publicitaires,