Je viens de tomber sur un petit livre collectif publié en 2016 par les Éditions Yves-Michel: Osons la fraternité, Manifeste pour un monde ouvert.
À première vue, aucun rapport avec la simplicité volontaire (SV). C’était d’ailleurs en préparation de mon prochain livre sur la NONVIOLENCE que j’avais emprunté ce livre. Et pourtant, en le parcourant, j’ai vite découvert qu’on y trouvait bien des réflexions très pertinentes pour notre mouvement en faveur de la vie simple que nous essayons de diffuser et de favoriser depuis la création du RQSV en avril 2000.
Osons la fraternité regroupe de courts textes d’une trentaine d’auteurs, hommes et femmes, engagés de toutes sortes de manières et un peu partout, dans la construction d’un monde différent. C’est dans la foulée immédiate des attentats terroristes de novembre 2015 à Paris que l’éditeur a senti le besoin de «ne pas laisser la peur ronger les élans fraternels». Il a donc invité ces hommes et ces femmes de bonne volonté «de laisser vivre en eux cet appel à la fraternité et de partager avec nous les mots qui leur venaient.»
Cela donne des textes très divers, tous brefs (le livre fait 197 pages), allant de la poésie au témoignage, de la réponse juridique à la réflexion socio-politique. Mais tous les textes disent, à leur façon, la nécessité et l’urgence d’une transformation profonde du monde actuel tel qu’il va, le passage de l’hominisation à l’humanisation que propose sans cesse le philosophe et anthropo-sociologue Edgar Morin.
Or c’est là que ce livre rejoint profondément notre mouvement pour la SV, qui participe lui aussi, à sa façon, à cette transformation profonde du monde. Et les questions que nous nous posons fréquemment (allons-nous y arriver… à temps? qu’est-ce qui favorise les changements profonds de valeurs? comment tenir le coup devant des reculs si décevants? quels sont les ingrédients d’une telle transformation? dans quel cadre de pensée théorique inscrire les changements auxquels nous travaillons? etc.), tous les auteurs de ce livre se les posent aussi, et proposent des pistes de réflexions qui ne peuvent que nourrir notre propre réflexion.
À cet égard, je suggère tout particulièrement les deux textes de Patrick Viveret (pp. 13 à 20) et d’Edgar Morin (pp. 191 à 197) qui offrent une perspective d’ensemble très stimulante. Et comme le conclut Morin, «la foi au progrès doit être, non plus dans un futur de promesse, mais dans un futur de possibilité. (…) L’Aventure est plus que jamais incertaine, plus que jamais terrifiante, plus que jamais exaltante.»
Dominique B.
le 23 janvier 2017
Oh, merci beaucoup, Dominique, pour cette suggestion de lecture! La présentation qui en est faite me parle… car oui, pour nous tous qui sommes à mi-vie, qui avons toujours cru à un autre monde possible et avons oeuvré en ce sens, il est difficile de voir nos idéaux tombés à l’eau et la marche du monde désormais dominée par tout ce que nous avons combattu : matérialisme galopant, violence, individualisme………
Merci Dominique pour cette suggestion de lecture. Je la partagerai aussi dans un groupe de simplicité volontaire sur facebook. Au plaisir de te lire!