Quand je vois la majorité des partis politiques prioriser l’économie, la santé et l’éducation, ça me met en rogne. En effet, comment ne pas accorder une priorité absolue à l’environnement alors qu’on commence à apercevoir ce qui nous menace ?
Prioriser l’économie avant l’environnement, c’est supposer que l’argent passe avant la sauvegarde de ce que le pape François appelle notre maison commune. Si nous détruisons notre environnement, nous aurons beau avoir plein d’argent, ce ne sera pas utile. On peut dire sans se tromper qu’un environnement sain n’a pas de prix.
Prioriser la santé avant l’environnement, c’est supposer que nous pouvons ne pas être malades dans un environnement détérioré. Les dernières vagues de chaleur nous démontrent, avec leurs nombreux décès prématurés, comme notre santé est fragile devant un environnement qui devient plus austère.
Prioriser l’éducation avant l’environnement, c’est supposer que des enfants scolarisés réussiront à mieux s’en tirer dans un milieu de vie chaotique. Or le chaos sera là pour tout le monde et l’éducation n’y changera pas grand-chose.
Pour un gouvernement, prioriser l’environnement veut dire faire la promotion d’une vie simple et frugale à l’encontre d’une publicité faisant l’apologie du luxe et de la surabondance. C’est, pour un ministère de la Famille, inciter les boomers, dont les enfants ont quitté le nid familial, à déménager dans des logements plus conformes à leurs besoins et à laisser leurs maisons à de nouvelles familles. C’est, pour un ministère des Transports, inciter les gens à vivre sans auto ou avec une voiture correspondant à leurs besoins, à l’opposé de ce que nous connaissons actuellement avec la prolifération des camions et des véhicules utilitaires sport. C’est, pour un ministère du Tourisme, faire la promotion des vacances locales pour contrer efficacement la publicité des voyages internationaux actuellement en pleine explosion. Finalement, prioriser l’environnement, pour un gouvernement, c’est faire la promotion d’un régime moins carné pour des raisons de bien-être animal, de santé et d’économie.
Actuellement, nous sommes dans un état de surabondance et il est relativement facile, pour plusieurs, de couper dans le gras.
Les récentes vagues de chaleur, les inondations, les sécheresses et les feux de forêt sont tous des signes que les effets des changements climatiques sont à nos portes. Si on ne veut pas vivre dans un monde chaotique à court terme, il faut accorder une priorité absolue à l’environnement. Quand aurons-nous un gouvernement qui aura ce courage ?
Entièrement d’accord. J’irais même plus loin : je crois que nous n’avons plus le temps de “faire la promotion de”, l’urgence nécessite de contraindre par des sanctions fortes et des taxes impopulaires. Je ne vois pas de gouvernement capable de ce courage… et d’autant plus que les puissants pensent être protégés du désastre par leurs richesses. Ils le seront peut-être, avec des moyens colossaux et en un premier temps, très temporairement… C’est déjà le cas, d’ailleurs : les plus vulnérables économiquement, mal logés, souffrent déjà bien plus des désordres climatiques que les nantis aux maisons confortables et climatisées – ce qui aggrave le problème global, mais peu leur importe! – avec piscine etc.