Le bureau d’enquête vient de déposer son rapport sur les différents emplacements pour la construction d’un troisième lien entre Québec et la rive sud. Mais avant d’entreprendre de telles études, des questions importantes doivent être posées.
Avons-nous vraiment besoin d’un troisième lien présentement? Si l’on tient compte des changements climatiques, quelles seront les conséquences d’un troisième lien pour les 40 prochaines années? Pensons seulement à l’étalement urbain avec tous ses impacts néfastes. Avons-nous bien étudié les résultats à moyen et long terme d’ouvrages semblables effectués ailleurs? Par exemple, El-Passo au Texas et en Californie, où après seulement quelques années, le temps pour se rendre au travail était même plus long qu’avant la construction de leurs autoroutes? Y aurait-il des moyens plus efficaces et possiblement moins coûteux? Des nouvelles approches pourraient-elles être envisageables non pas seulement pour un troisième lien mais aussi pour décongestionner toute la région de Québec?
Dans ce contexte, voici quelques propositions peu coûteuses et très faciles à appliquer:
- Faciliter le télétravail et le travail à des heures variables;
- Promouvoir un co-voiturage très bien structuré pour se rendre au travail, avec des incitatifs financiers;
- Proposer des transports en commun gratuits pour tous et en tout temps;
- Promouvoir les déplacements alternatifs : vélo, trottinette, patins à roulettes, marche, etc;
- Développer, comme dans certains pays d’Europe, plusieurs voies réservées pour les vélos;
- Que les bateaux de la traverse soient gratuits pour les piétons, avec une coordination impeccable des autobus spécialement dédiés à chaque arrivée des traversiers;
- Renforcer ces modes de transports alternatifs à grand coup de publicités, journaux écrits et électroniques, radio, TV, etc.
Le seul vrai problème, pas seulement pour le troisième lien, mais partout dans la région de Québec, c’est l’auto-solo. Dans ce contexte, je propose la création d’une équipe dédiée à la promotion du covoiturage. Celle-ci pourrait promouvoir l’usage des voies réservées pour les voitures avec au moins deux passagers, travailler à coupler des conducteurs et des passagers faisant à peu près les mêmes parcours en utilisant des technologies intelligentes telles Netlift, faire des conférences dans les milieux de travail pour promouvoir le covoiturage, etc.
Si seulement les gouvernements provinciaux et fédéraux ainsi que les villes de Lévis et de Québec mettaient en application ces quelques idées, le troisième lien n’aurait plus sa raison d’être. Avec les développements ultra rapides des voitures auto-guidées, avant même que le troisième lien soit opérationnel (soit au minimum 15 ans), le nombre de voitures sera bien moindre sur nos routes que maintenant, même en considérant l’augmentation possible de la population. Naturellement, pour mettre en place des mesures quelque peu avant-gardistes comme celles-ci, nous avons besoin de politiciens qui ont de la vision. Seront-ils au rendez vous ?