En 2025, la simplicité peut-elle encore nous sauver ?

Image par günter de Pixabay

Le début de l’année est une période propice pour prendre des résolutions dans le but d’améliorer sa vie. En 2025, pourquoi ne pas la simplifier afin de devenir plus détendu, plus heureux et en même temps améliorer le fonctionnement de toute la société tout en soulageant la planète.

Ce discours je l’ai tenu pendant près de 25 ans comme fondateur et coordonnateur du Groupe de Simplicité Volontaire de Québec. En effet, nous faisions la promotion d’un comportement critique par rapport à la consommation afin de la réduire à ce qui correspond à nos réels besoins. Nous proposions d’opter pour un logis de taille appropriée et non surdimensionnée comme c’est souvent le cas, choisir une petite auto plutôt qu’un VUS ou une camionnette, de limiter les voyages en avion et surtout les déplacements longues distances, de réduire sa consommation de viande et de vêtements, principalement la “fast fashion“, etc.

Cette proposition de réduction de la consommation de façon générale avait pour effets potentiels, en plus de protéger l’environnement, la diminution de la quantité d’argent nécessaire pour vivre, ce qui entraînait d’annuler souvent le recours au crédit et le stress qu’il provoque. La réduction du besoin d’argent ouvrait aussi comme conséquence la possibilité de diminuer son temps de travail. Grâce à ce temps libéré, toutes sortes d’activités devenaient possibles permettant le développement et l’épanouissement personnel.

Or toutes ces belles suggestions de comportements modérés n’ont pas été adoptées par un nombre significatif de personnes pour faire une vraie différence. Même que le Groupe de Simplicité Volontaire de Québec lui-même, si populaire à une certaine époque, n’a pu survivre par manque de relève.

Récemment, en parlant avec mes frères, durant le temps des fêtes, je leur disais qu’il y a trente ans, je craignais pour l’avenir de mes petits-enfants, puis il y a 15 ans je craignais pour l’avenir de mes enfants aussi, alors que maintenant, je crains même pour mon propre avenir. Mon cousin Michel, âgé de 80 ans tout comme moi, me mentionnait dernièrement, avec justesse, que nous mourrons au bon moment.

Ceci est-il pessimiste? Simplement observez votre comportement et celui de vos proches et des gens autour de vous et vous tirerez vos propres conclusions. Personnellement, je crois encore que la simplicité dans la consommation en générale est toujours ce qui pourrait nous sauver. Toutefois, pour être acceptée par la population, elle doit être volontaire et pour être efficace, elle doit être généralisée.

Cette simplicité volontaire me rappelle bien des souvenirs…

2 réflexions sur “En 2025, la simplicité peut-elle encore nous sauver ?”

  1. Micheline Claing

    Merci pour ce rappel Pascal Grenier! Malgré que le groupe de Montréal s’est aussi éteint, je constate avec joie que le Carnet des Simplicitaires est toujours vivant!
    Je peux confirmer que la simplicité dans tous les domaines fait une différence dans nos vies. Faire le choix de la simplicité m’a permis de travailler de 3 à 4 jours par semaine durant mes 15 dernières de travail, en plus d’avoir un salaire d’organisme communautaire… Petite voiture, petite maison à la campagne, pas de dette, ma vie de simplicitaire avec un conjoint qui partage ces valeurs est belle et bien remplie. Ce choix m’a permis d’avoir du temps pour mes proches et pour m’impliquer dans ma communauté. Mon conjoint et moi sommes riches d’un grand réseau humain avec qui oeuvrons à créer un monde de solidarité et de paix dans notre village. Finalement, c’est le coeur qui y gagne! Micheline Claing

  2. François Champoux

    Bonjour M. Pascal Grenier,
    Merci de votre réflexion sur la simplicité volontaire.
    Personnellement, c’est le docteur Serge Mongeau qui, il y a plus de 50 ans, m’a sensibilisé sur l’importance de modérer nos désirs et même nos besoins. Aujourd’hui, comme vous l’avez mentionné, la consommation et le gaspillage semblent être plus grands qu’avant. Mais cette perception est peut-être complètement fausse, car il y a encore beaucoup de monde qui doivent compter leurs sous pour joindre les deux bouts et donc, qui pratique la modération à bon escient et la simplicité volontaire. Épicure connaît encore des adeptes, mais on n’est pas toujours conscient jusqu’où ce philosophe grec influence nos modes de vie philosophique.
    Le docteur Mongeau venait à la suite de ma mère qui nous a éduqués dans cette philosophie qui nous demandait d’apprendre à nous contenter pour être heureux. C’était peut-être catholique, mais c’était en réalité plus épicurien. La religion a toujours récupéré la sagesse des vrais philosophes…
    Il y a bien évidemment, la démographie qui n’aide pas; c’est là un problème qui nous apparaît insoluble. C’est pour cela que la simplicité volontaire doit être promue à la dimension de chacune et chacun. Mais encore là, les problèmes sont ou semblent insolubles: l’itinérance à la Diogène de Sinope prend du galon, mais ce n’est certes pas une solution valable en termes de simplicité volontaire. Nous ne sommes quand même pas réduits à l’indigence.
    J’ai su que la disparition du Groupe de Simplicité volontaire de Québec (GSVQ) n’était pas à cause du manque de relève, mais bien plutôt à cause d’une incompréhension des fondements de la philosophie d’Henry-David Thoreau; avoir des surplus financiers de plus de 50,000. $ pour un organisme à but non lucratif dépassait l’entendement. Le GSVQ devait faire quelque chose afin de ne pas être hors la loi.
    La promotion de l’esprit d’Épicure va au-delà de groupe de simplicité volontaire: c’est encore là celle d’Henry-David Thoreau qu’il faut promouvoir. Cela ne demande pas la composition de groupe quelconque, mais une éducation à la retenue. Là, le besoin est criant et ne commande aucune culpabilité ni aucun regroupement: ce sont les gouvernements qui doivent prendre le taureau (Thoreau) par les cornes et ils ne le font pas pour des raisons électoralistes. De même la disparition de l’oeuvre de Dorimène et Alphonse Desjardins, là où l’éducation à une saine économie et épargne était promue, et qui s’est transformée en des banques capitalistes et de fausses coopératives: plutôt des fondations de charité où l’exploitation de la majorité se fait au bénéfice d’une minorité.
    Encore merci de votre réflexion. Votre morale est bonne, mais ce sont nos élus qui doivent assumer leurs responsabilités sociales et promouvoir adéquatement le partage et la retenue (la modération) (laquelle n’est pas encore à la mode), promouvoir une vraie modération et simplicité « volontaire ».

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