Communauté, surcharge et vacances…

J’ai sauté ma chronique de la semaine dernière : quelqu’un s’en est-il rendu compte? Me suis-je fixé ces rendez-vous hebdomadaires pour d’autres que moi? Cela restera toujours un peu le mystère du monde virtuel… Si vous avez un avis, n’hésitez pas!

Samedi dernier, le 11 décembre, nous avons, ma compagne Céline et moi, pendu la crémaillère. Ce qui n’était d’abord que la reprise un peu mécanique d’une tradition populaire sympathique s’est développé peu à peu en une merveilleuse aventure communautaire.

Nous avions invité largement parents et amiEs de nos divers réseaux (travail, loisirs, militantisme, etc.). Et parce que nous venions d’improviser une sorte d’organisation de voisinage pour le déneigement de la ruelle et des stationnements, nous avons ajouté une invitation aux voisinEs nouvellement rencontréEs. La formule était simple : venait qui voulait, quand il/elle voulait, cinq minutes ou plusieurs heures, entre midi et 22 h,  en apportant ou pas de quoi manger et boire, plus une babiole (mais rien d’acheté ou de neuf) pour décorer l’arbre de Noël.

Malgré les craintes de Céline qui ne savait pas à quoi s’attendre (j’en avais déjà fait l’expérience), ce fut un succès au-delà de nos espérances : environ 75 personnes sont passées, au point que nous n’avions que le temps d’accueillir, de présenter, d’offrir à boire et de saluer ceux qui partaient, et que nous avons même remercié ceux et celles qui n’étaient pas venuEs tant nous en avions plein les bras et la maison avec ceux et celles qui sont venuEs! Mais que de rencontres, de retrouvailles, de découvertes, d’échanges, d’affection et d’amour!

Et nous avons même, à cette occasion, découvert le « secret de la Caramilk », ou comment multiplier les pains et reproduire le miracle de Cana! Il suffit d’inviter généreusement, de consacrer un peu d’argent et davantage de temps à la préparation, de mettre quelques mets et quelques bouteilles sur la table… et de recueillir, à la fin de la Fête, de pleines corbeilles de « restes », solides et liquides, sucrés et salés, tous plus délicieux les uns que les autres!

Bref, une occasion de mesurer à quel point le tissu social et communautaire fait cruellement défaut et est ressenti comme un besoin par de plus en plus de gens : il suffisait de constater avec quel enthousiasme plusieurs ont réagi à notre seule invitation, même sans pouvoir venir! Et comment le tissage patient de cette trame communautaire demeure possible, même s’il n’est guère favorisé par la société ambiante, à la condition d’en faire une priorité et d’y consacrer les efforts nécessaires.

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Bien sûr, cela demande un peu de temps et un déplacement d’autres tâches ou priorités. Car nous vivons dans un monde qui nous propose TOUJOURS PLUS de tout : activités, loisirs, obligations, désirs, possibilités. Internet et les multiples technologies informatiques nous donnent maintenant un accès instantané à l’univers entier dans le creux d’une main. Facebook et tous les autres Twitters et réseaux sociaux ont multiplié nos amiEs à l’infini, mais sans ajouter une seule seconde aux journées dont nous disposons pour vivre et nourrir ces amitiés.

Alors, forcément, on finit tôt ou tard (et plus tôt que tard!) par frapper le mur du TROP! Surcharge d’activités ou d’engagements, surcharge des garde-robes ou des placards, surcharge des cartes de crédit, bref, surcharge pondérale aux sens propre et figuré!

Surcharge à laquelle je ne connais qu’une solution : la dure acceptation des limites. On ne peut pas être ou avoir TOUT CE QU’ON VOUDRAIT. Là aussi, au sens propre comme au sens figuré. Dans l’univers matériel comme aux niveaux psychologique, social, politique, économique ou spirituel. Nous sommes des humains en quête d’Absolu, et donc par essence en perpétuelle tension. Condition humaine riche de toutes ses contradictions et ses paradoxes. Merveilleuse condition humaine!

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Céline, Félix, Dominique, Karina et... (photo Hélène Gauvreau)

J’attends, pour février, un premier petit-enfant (ses parents ont choisi de ne pas savoir à l’avance ce que la Vie leur réservait comme surprise à la naissance). Moment simple et millénaire, inlassablement répété à travers les âges et les continents. Moment néanmoins toujours aussi nouveau et émouvant. Celui d’une vie qui surgit, se développe et fait peu à peu son nid et sa place dans notre monde. Pleine de toutes les promesses à venir. Raison d’espérer mais surtout raison d’agir. Pour faire advenir ces rêves et réaliser ces promesses. Comme la Bonne Nouvelle du Royaume de paix et de justice annoncée par une autre naissance, il y a plus de 2000 ans…

Joyeux Noël! Et que l’année 2011 soit pour vous tous et toutes, et touTEs les vôtres, une année de découvertes, de croissance et de sérénité.

De retour en janvier!

2 réflexions sur “Communauté, surcharge et vacances…”

  1. Salut Dominique,

    Un mystère de moins : il y a moi qui te lis !!!
    Je ne viens pas souvent sur internet,
    je ne suis pas très bavarde sur le web,
    c’est la première fois que j’envoie un messsage sur un blog
    et je sais même pas si ça marchera.

    Mais… oui il y a moi qui te lis.
    Ce que tu racontes me rejoint toujours
    ou m’emmène plus loin dans ma réflexion.
    Je te “cueille” régulièrement mais je ne pense pas à te répondre
    car il me semble que je n’ai rien à ajouter.

    Je t’invite donc à continuer
    et, peut-être, oserais-je y gliser moi aussi un petit mot…

    À bientôt ! Marie, Baie-Comeau

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