Le questionnement sur le sens de la vie
J’ai souvent eu le sentiment que la vie n’a pas de sens si elle se limite à ce que je vois. Études, travail, conjoint, enfants, REER, retraite… Pour quel but ultime? Je travaille pour payer maison, voiture, assurances, meubles, sorties, épicerie… et médicaments pour survivre à tout ça. Et je vais partir un jour, je ne sais quand, en laissant tout derrière. Je n’avais pas de réponse, ni le temps de réfléchir assez longtemps pour me rendre compte que, finalement, c’est pas ça la vie!
Un jour, presque tout s’est arrêté en même temps dans ma vie. Vide total? Non, j’étais remplie de peine et de quête de sens. C’est là qu’a débuté mon retour à l’essentiel et à un rythme qui m’a permis, et me permet encore, de poursuivre la quête de qui je suis et de mettre en action les projets qui m’animent de l’intérieur.
Ça s’appelle aussi la simplicité volontaire!
Des difficultés financières
J’ai voulu réaliser mon rêve de déménager à la campagne et, faute de planification, je me suis mise dans une situation financière très difficile. Malgré les coupures que j’avais déjà faites, j’ai trouvé le moyen de vivre avec encore moins, mais de façon différente : en partageant la location avec mon frère, en acceptant de ne pas avoir de câble de télé et en me limitant à des activités gratuites… Après une année de ce régime sec, mes finances ont repris du pep et je ne ressens plus un sentiment de limitation, car, maintenant, je choisis de continuer ce régime de vie.
Je peux dire que j’ai tout ce dont j’ai besoin. Je n’achète rien sans y réfléchir et, souvent, après réflexion, ce n’est plus nécessaire. Je me sens aussi plus en accord avec mes valeurs sociales et environnementales.
Ça s’appelle aussi la simplicité volontaire!
Le besoin de liberté
« La richesse se mesure aux choses dont on peut se passer quand on a beaucoup à l’intérieur de soi ». Je n’en connais pas l’auteur, mais voilà une des phrases qui m’aident à vivre.
J’y réfléchis depuis longtemps. Et j’en suis venue à la conclusion que j’ai peut-être acquis une grande partie des biens qui m’entourent pour meubler mon besoin de sécurité et de plénitude, par peur du vide. Pourtant, chaque fois que je déménage, j’ai tendance à voir tous ces biens comme un boulet qui brime ma liberté!
Avec les années, je sens que plus j’ai confiance en moi et en mes capacités de gérer ma vie de façon satisfaisante, plus j’arrive à lâcher prise sur l’insécurité et à faire confiance à la vie. Alors j’ai justement besoin de moins de choses à l’extérieur parce que j’en ai plus à l’intérieur. J’ai la liberté de vivre selon mes valeurs et mes besoins et non selon ce que prône la société de consommation.
Ça s’appelle aussi la simplicité volontaire!
La solidarité, le sentiment d’appartenance
Après avoir choisi de ne plus vivre selon les valeurs et principes de la société de consommation et au fur et à mesure que j’ai changé ma vie en conséquence, je me suis souvent sentie seule.
Mon intérêt pour la conscience sociale et environnementale, le sens de la vie, le besoin de ralentir, le besoin de me sentir libre et de sortir des difficultés financières m’ont amenée à découvrir qu’il y a beaucoup d’autres personnes qui font un cheminement semblable au mien.
J’ai pu mettre les mots « simplicité volontaire » sur ma nouvelle philosophie de vie et répondre à mon besoin d’appartenance en adhérant au Réseau québécois pour la simplicité volontaire. J’ai le sentiment de faire partie de ceux qui œuvrent pour un monde meilleur et plus juste, pour une planète où il peut faire bon de vivre. Ça alimente ma motivation et mon estime de moi.
« Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde! » – Mahatma Gandhi
Bonjour,
Je partage pleinement votre pensée et vos écrits, votre expérience.
Un proverbe africain dit ” tu dis que tu es pauvre parce que tu regardes ce que tu n’as pas”. La richesse est bien sur ailleurs.
Merci à vous.
Marc
Merci, Micheline,
pour ce très beau témoignage, à la fois dense et d’une grande simplicité, qui respire l’authenticité et une certaine humilité. Il me fait beaucoup méditer ! J’espère vous lire encore même de loin (je vis en France).
Amitiés.
Pierre
Wow que ça me parle…