La dimension politique de la simplicité volontaire

On a souvent dit que la simplicité volontaire était une démarche ou un choix individuels. C’est d’ailleurs l’une de ses “forces” puisqu’on n’a pas besoin d’attendre après qui ou quoi que ce soit pour décider de la pratiquer. ChacunE peut commencer à simplifier sa vie quand bon lui semble, à sa manière et à son rythme.

On a aussi reproché à la simplicité volontaire de n’être qu’une forme d’épanouissement ou de croissance personnelle, surtout à la portée d’une catégorie de gens mieux nantis qui peuvent se permettre “le luxe” de réduire leur niveau de vie ou leur consommation. Alors que dans les faits, ceux et celles qui la pratiquent se retrouvent dans toutes les catégories sociales et toutes les couches de la société, y compris parmi les gens peu fortunés.

Mais qu’en est-il de la dimension collective et politique de la simplicité volontaire? N’est-ce qu’une option parmi d’autres ou fait-elle intrinsèquement partie de ce qu’est la simplicité volontaire? Y a-t-il une part de vérité dans le partage que l’on fait encore très souvent en France (et ici?) entre la décroissance qui serait un mouvement politique et la simplicité volontaire qui n’en serait que l’une des formes de traductions personnelles? Pourquoi est-il si facile d’intéresser des personnes à expérimenter l’une ou l’autre des très nombreuses formes de la simplicité volontaire, et si difficile de trouver des gens qui acceptent de s’impliquer dans un groupe ou une organisation pour faire progresser cette pratique de la simplicité volontaire? Quels sont les liens entre simplicité volontaire et engagement social?

C’est précisément là le thème du prochain bulletin Simpli-Cité du Réseau québécois pour la simplicité volontaire (RQSV), qui paraîtra au début de 2012. C’est une question qui habite le Réseau depuis sa fondation, mais que nous avons rarement osé aborder de front, sans doute par peur d’effaroucher plein de bonnes volontés moins familières avec l’engagement social et le vocabulaire de la “politique”. Mais c’est une question qu’on ne peut plus éluder plus longtemps. À la fois à cause de l’urgence des enjeux sociaux et politiques qui se manifestent de toutes parts: crises économiques endémiques ou récurrentes, urgences écologiques et climatiques, inégalités croissantes, scandaleuses et intolérables entre le 1% et les 99% comme nous l’ont rappelé les “indignéEs” un peu partout sur la planète, etc. Et parce que le RQSV traverse une période de redéfinition de ses priorités et de ses objectifs, après avoir surfé sur la vague de curiosité et d’intérêt pour la simplicité volontaire du début des années 2000 et avoir servi de centre d’information et de référence sur le sujet depuis bientôt douze ans.

Alors je ne vous proposerai pas ici ma propre réponse à la question: je la réserve pour  ma contribution au prochain Simpli-Cité. Mais je vous invite évidemment à donner vos réponses et vos réflexions, soit sous forme de commentaires au bas de ce billet, ou soit mieux encore, en écrivant un petit texte (expérience concrète, lecture ou document pertinent autant que point de vue personnel) pour le prochain bulletin. La date d’échéance a été fixée au 6 janvier 2012 et vous adressez vos textes à Diane Gariépy (diane.gariep AT gmail.com). Partager vos réflexions avec d’autres, c’est déjà donner une dimension politique à sa vie personnelle. Commençons donc dès maintenant!

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