Simplicité volontaire: passé ou modernité?

Le prochain numéro du bulletin Simpli-Cité (celui qui ne paraîtra jamais dans la forme traditionnelle) devait porter sur le thème “Passé ou Modernité?”. Voici un premier texte qui avait été reçu par la responsable du bulletin. Si d’autres internautes ont le goût de s’exprimer à ce sujet, n’hésitez pas à nous envoyer vos textes ou à commenter celui-ci.

La simplicité volontaire est-elle « passée de mode » ?  Sans trop réfléchir, le terme « simplicité volontaire » ne me renvoie rien de spontané.  Je cherche à comprendre ce que c’est (bien qu’étant familière avec le terme).  Dans cet espace de choix personnels qu’est notre vie, à mon avis il n’y a rien de désuet ou de moderne comme pensée.  Il n’y a que ce qui répond à nos besoins à un moment précis de notre vie.

Oui, plusieurs doivent ou ont dû emprunter la route du marché du travail et du plaisir de faire de l’argent et de consommer.  C’est une expérience grisante au début de sa vie, je le reconnais même si tous ne font pas le même cheminement.  C’est une expérience qui valide notre pouvoir personnel, notre autonomie, notre statut d’adulte.  Faire de l’argent n’est pas négatif en soi, s’il répond à une fin et si cette fin est édifiante.

Là où ça risque de ne plus convenir à nos besoins, c’est lorsque le temps nous manque, lorsque notre corps nous réclame un repos, lorsque nos proches se plaignent de ne plus nous voir assez souvent, lorsque les achats s’accumulent sans fin, lorsque les factures se font trop nombreuses pour nos capacités, lorsqu’on se voit comme dans un film, tous les jours à se lever et à partir pour le travail dans un roue qui tourne sans fin.  Lorsqu’on se voit ailleurs.

Arrêt sur image !

C’est là qu’il faut faire un arrêt, prendre du recul, examiner ses besoins avec lucidité.  Quelles sont les aspirations que nous entretenons pour notre vie ?  Y a-t-il un projet depuis longtemps chéri ?

Il faut aussi prendre conscience que la vie passe rapidement.  Une phrase dont je me souviens depuis longtemps : « Tu es responsable de ta vie. »  Ma vie, mon essence, vais-je quitter ce monde sans actualiser qui je suis ?  Quel sera le prix à payer lorsque je serai vieille et que, en regardant par-dessus mon épaule, je verrai que j’ai laissé passer l’occasion de me développer, de me dépasser, de m’épanouir ?  Ai-je envie de vivre des regrets ?  Pourrais-je être un peu moins gourmande de l’argent, pour vivre d’autres formes de gourmandises qui me rassasieraient davantage ?  Le but de la vie n’est-il pas d’être ce qu’on veut devenir ?

Et puis, un jour j’ai réalisé que le montant d’argent gagné était quelque peu virtuel. Des chiffres placés différemment sur un bout de papier, une joie temporaire, mais éphémère. Je m’explique : après un certain seuil de confort, il n’y avait plus beaucoup de différence.  Par contre, avoir moins d’argent demande un peu plus de participation personnelle (ou de créativité) et aussi un peu de retenue.  Prenons aussi conscience de la valeur de l’argent, pour chaque dollar gagné, ce qu’il nous en coûte.

Quelle valeur pour moi de me lever la fin de semaine avec mon amoureux, parce qu’il n’est pas allé faire du temps supplémentaire !  Quelle valeur d’avoir à tous les jeudis congé, par choix et de pouvoir créer, faire une activité artistique !  Quelle valeur de pouvoir déambuler dans les rues de la ville par une belle journée d’automne et de me sentir joyeuse  parce que je me suis occupée de mes besoins !

Et puis, nous vivons tous dans une société, dans la même société, nous pouvons y participer à  100%  ou encore, nous pouvons nous retirer un peu. Ne pas y adhérer à 100%.  La dynamique société/individu est un mouvement d’ajustement pour chacun.  À nous de trouver notre juste espace de participation à la société.

Retour à 2012

Le mouvement de la simplicité volontaire a-t-il toujours sa raison d’être ?  Oui. Par contre, ce sont peut-être les façons de la présenter qui gagneraient à être élargies.  Quels sont nos réels besoins ?  Par exemple, le besoin d’individualisation ne prend-il pas trop d’espace actuellement par rapport à notre besoin d’appartenance ?  Nous avons besoin de vivre une ou plusieurs appartenances à des groupes.  Or, il est fort possible de consommer davantage lorsque nos besoins ne sont pas comblés.  Entendons consommer de toutes sortes de façons ….

Bref, c’est de la sorte que je conçois la question de passé ou modernité.  J’ai toujours pensé de cette façon, ma pensée s’est précisée au fil des ans et bien que  je sois solidaire du mouvement de la simplicité volontaire, je me sens enfermée dans une boîte si j’affirme être une « simplicitaire ».  Le mouvement de pensée est bien plus large que le fait de ne pas ou de moins consommer.  Le contrôle sur soi est salutaire, mais constitue un long chemin …

J’apprécierais de voir le RQSV proposer des rencontres mensuelles sur des thématiques variées, permettant ainsi aux participants d’échanger et d’évoluer dans leurs choix.  À ces rencontres, je m’impliquerais volontiers, mais en présence de d’autres.

Merci de me garder parmi vos membres actifs.


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