Deux petits exemples récents, parmi d’autres, qui montrent de manières très différentes combien la simplicité volontaire reste d’actualité en 2013.
Le 5 février, à son émission Une heure sur terre, Radio-Canada présentait un passionnant documentaire sur l’expérience du Bhoutan, petit pays situé au cœur de l’Himalaya, dont le roi a décidé, il y a plus de 30 ans, que l’objectif serait de (tenter de) procurer le bonheur à ses habitants, plutôt que la richesse matérielle.
Le Bhoutan est en effet le seul pays au monde (pour l’instant) à avoir osé sortir du carcan imposé par les diktats de l’économie mondialisée, soit la mesure du succès par le PNB (Produit national brut, qui mesure le flux des échanges économiques dans un pays donné) pour proposer un modèle de développement très différent, basé sur le BNB (Bonheur national brut, qui mesure à partir de 33 indicateurs le degré collectif de satisfaction et de progrès durable de la population bhoutanaise).
Pas question ici pour moi d’analyser le BNB, ses avancées et ses défis: allez visionner le reportage qui en est une illustration dynamique sans en cacher pour autant les difficultés. Mais en regardant l’émission qui mettait enfin de la “chair” et des images concrètes sur ce concept de Bonheur national brut dont j’avais entendu parler comme d’une idée jusqu’ici théorique, je n’ai pu m’empêcher de m’exclamer, à plusieurs reprises: “Mon Dieu que c’est plein de bon sens! Pourquoi a-t-il fallu attendre tout ce temps pour que des dirigeants proposent cela à leur population?”
Et je n’ai pu m’empêcher de constater la similitude profonde entre les intuitions sous-jacentes au concept et à la pratique du BNB et celles qui portent le mouvement de la simplicité volontaire: sortir de l’esclavage (devenu presque la “normalité” de nos sociétés) de l’argent et de la poursuite sans fin de la richesse matérielle (le PNB) pour identifier nos propres priorités qui tournent généralement beaucoup plus autour du “bonheur” individuel et collectif!
Quant au deuxième exemple, encore plus récent, c’est la campagne de publicité télévisuelle des produits de charcuterie Lafleur authentique qui est entièrement construite autour de l’expression “simplicité volontaire”.
Au début de la popularité du mouvement québécois pour la simplicité volontaire, au début des années 2000, plusieurs campagnes publicitaires commerciales avaient “surfé” sur la popularité de l’expression: la Banque de Montréal, les produits du lait, etc. Mais cette récupération de la simplicité volontaire à des fins publicitaires avait disparu depuis un bon moment.
D’où mon agréable surprise et mon intérêt quand j’ai vu Lafleur s’appuyer à nouveau sur la SV pour vendre ses produits! Il faut croire que la simplicité n’est pas encore tout à fait démodée!…