Je pars… pour LE MOINS!

 

Ce texte a été écrit pour le site Les 7 du Québec dans lequel je publiais un texte hebdomadaire, portant souvent sur des questions touchant la simplicité volontaire (SV), depuis la fin d’août 2013. Tous les textes portant sur la SV ont aussi été repris dans le Carnet des simplicitaires.

J’ai décidé de cesser ma collaboration hebdomadaire aux 7 du Québec à partir de la semaine prochaine, en raison de mon départ de Montréal pour aller vivre en région au cours des 15 prochains mois (je m’en explique plus longuement dans le texte ci-dessous).

Cependant, je poursuivrai ma collaboration (sans doute un peu plus régulière) avec le Carnet des simplicitaires, que nous espérons également enrichir de la participation d’autres auteurEs.

Quant à ceux et celles qui aimeraient me suivre sur des sujets variés autres que la simplicité volontaire, j’ai décidé de concentrer toutes mes contributions diverses sur mon site web personnel où vous trouverez aussi des textes de réflexions portant sur la société en général, les questions internationales, la paix et la nonviolence, la spiritualité, les livres, films et autres ressources, de même que sur diverses questions militantes. Bienvenue aussi sur mon site!

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La semaine dernière, je me demandais jusqu’à quel point nous ne vivons pas tous et toujours (du moins ici, dans le monde occidental de l’abondance) dans le TROP.

 

Cette semaine, je vous annonce mon départ… pour LE MOINS. En effet, ce billet est le dernier texte hebdomadaire que je publie sur le site des 7 du Québec. Non par manque d’intérêt, mais pour être cohérent avec la démarche que j’entreprends en quittant Montréal (et ses innombrables sollicitations les plus diverses, toutes aussi alléchantes les unes que les autres), après 50 ans de vie urbaine, pour aller vivre dans un petit village de 588 habitants.

Je pars pour LE MOINS. C’est un choix, lentement mûri, pour mieux concentrer mon attention et mon énergie. Constamment dispersé, depuis toujours, entre mille (j’exagère un peu ;-)) demandes de services et engagements militants, j’ai finalement identifié une ou deux priorités auxquelles je veux consacrer l’essentiel de mon temps.

LE MOINS est difficile, beaucoup plus qu’on ne le croit. Car il a « moins » à montrer pour justifier de son utilité ou de son efficacité, dans la vie comme dans le monde. Il est moins voyant, moins populaire, moins rentable.

LE MOINS exige de renoncer à tellement de possibles, de désirs, d’attentes. Et tout renoncement est terriblement difficile en notre monde qui carbure à l’exacerbation des désirs! Même quand on renonce pour un « mieux » pressenti et recherché.

LE MOINS navigue à contre courant sur une mer houleuse. Il prend de front tous les vents contraires : argent, progrès, vitesse, performance, compétitivité, mondialisation, et tant d’autres déclinaisons de notre appétit insatiable pour le « toujours plus ».

Et pourtant, LE MOINS a, de tous temps, été présenté par les sages comme un gage de bonheur, d’équilibre, de beauté. Comme le rappelait encore Majid Rahnema (Quand la misère chasse la pauvreté), le mot « pauvreté » avait jusqu’à récemment encore (moins de deux siècles) un sens positif et sa traduction positive contemporaine serait la simplicité volontaire.

LE MOINS, librement choisi, peut s’avérer redoutablement libérateur. Non seulement il nous allège de tellement de choses accumulées (matérielles comme psychiques) pour nous rapprocher de l’essentiel, mais il diminue aussi notre dépendance à l’argent et à la nécessité d’en gagner qui sont, pour un très grand nombre d’entre nous, une fatalité de l’existence qui confine à l’esclavage.

Ce voyage vers LE MOINS ne sera pas sans embûches et comportera sa part de défis. Dans tous les cas, il s’agit moins d’une destination précise que d’une direction à suivre, d’un cheminement à explorer patiemment, avec ouverture et persévérance.

Mais cette aventure n’est pas que philosophique ou poétique. Ce MOINS se décline dans des formes bien quotidiennes et prend des noms bien concrets. Le village s’appelle Scotstown (dans la région de Lac Mégantic). La priorité s’appelle l’écriture d’un livre (en chantier depuis 18 mois). L’une des embûches s’appelle l’ordinateur (et ses innombrables tentations). Et l’un des défis s’appellera la décélération du rythme de vie.

Ceux et celles qui seraient intéresséEs à me suivre dans cette aventure pourront désormais le faire sur mon propre site web : www.dominiqueboisvert.ca.

Et avant de prendre congé, j’aimerais remercier à la fois les responsables des 7 du Québec pour m’avoir accueilli chaleureusement, et les lecteurs et lectrices du site pour leur intérêt et leurs commentaires. Les sept mois que j’ai partagés avec vous ont été pour moi riches et stimulants et votre invitation à me commettre, par écrit, chaque semaine y a été pour quelque chose.

Longue vie aux 7 du Québec! Et au plaisir de vous retrouver peut-être, aux détours souvent imprévus que la vie nous réserve…

1 réflexion sur “Je pars… pour LE MOINS!”

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