Mme Monique F. Leroux
PDG Caisses Populaires Desjardins
Objet : Rémunération excessive des hauts dirigeants
Bonjour Mme Leroux,
Depuis quelques années, nous observons une montée en flèche des rémunérations des principaux dirigeants des banques, compagnies d’assurances, caisses populaires, etc. Les écarts de revenu entre les dirigeants et les travailleurs de la base sont maintenant rendus tellement grands qu’ils deviennent une véritable injustice sociale. Cette situation va, de plus, toujours en s’amplifiant.
Ce déséquilibre entraîne plusieurs conséquences indésirables. D’abord l’écart de revenu provoque des sentiments de malaise et de gêne dans la population en général. Ensuite, la grande majorité des gens riches, par leurs comportements ostentatoires, provoquent des sentiments d’envie, voire de jalousie, de la part de ceux qui possèdent moins.
De plus, des rémunérations trop différentes entre la base et le sommet de la pyramide, creusent les écarts entre les classes sociales, ce qui est malsain pour toute la société. En effet, ceci provoque toutes sortes de comportements indésirables comme la délinquance, le vol, la criminalité, la corruption, etc. On n’a qu’à observer, chez nos voisins du sud, la prolifération des quartiers emmurés et surprotégés pour s’en convaincre. Les grandes différences de niveau de vie entraînent aussi beaucoup de gens, qui n’en ont pas les moyens, dans une spirale de surconsommation, ce qui provoque un sommet inégalé d’endettement.
Finalement, la surconsommation des personnes riches et moins riches, mais qui veulent leur ressembler, est un véritable drame sur le plan environnemental. Effectivement, et même si on ne le dit pas souvent, la consommation et la dégradation de l’environnement sont intimement liées. Hervé Kempf l’a bien démontré dans son livre « Comment les riches détruisent la planète » (2007).
Je ne crois pas que des émoluments de 3,55M$, comme vous avez reçu en 2013, soient raisonnables, Mme Leroux. On utilise fréquemment l’argument voulant que d’autres dirigeants de banques ou compagnies gagnent davantage. À mon avis, c’est là une continuelle surenchère qui n’a aucune base véritablement logique et raisonnable. Même l’argument voulant que la rémunération élevée se justifie pour garder en poste les gens compétents, voire exceptionnels, ne tient pas la route. En effet, la cupidité est une très mauvaise valeur pour un bon leader. En fait, il devrait exister un « Revenu Maximum Acceptable » (RMA), lequel ne devrait pas dépasser 500 000$ annuellement, tout compris. Je ne connais personne au Québec qui ne puisse très bien vivre avec une telle rémunération. Personnellement, je fonctionne, bien à l’aise, avec un revenu dix fois moins élevé.
Même si vous n’êtes pas la plus haut salariée au Québec, je m’adresse à vous parce que vous êtes la personne la plus susceptible de démarrer un mouvement de recul chez les haut salariés.
Pourquoi vous? D’abord parce que vous êtes une femme et que les femmes sont habituellement plus connectées aux valeurs humaines que les hommes. Aussi parce que vous êtes dans le monde de la coopération et de la solidarité, qui sont des valeurs primordiales dans le mouvement des Caisses Populaires Desjardins. Finalement parce que la Caisse d’Économie Solidaire est ma caisse depuis 15 ans et que mon compte de banque a toujours été dans une Caisse Populaire, et ce, depuis mon adolescence.
Si jamais vous acceptiez de renoncer à une partie importante de ce salaire faramineux, il pourrait en résulter plusieurs effets positifs sur les plans social et environnemental. Votre geste pourrait créer un effet d’entraînement chez les haut dirigeants. De plus, vous pourriez provoquer un mouvement d’adhésion aux Caisses Populaires de la part de gens qui, comme moi, cherchent une institution financière et une compagnie d’assurance qui font preuve de bonne gouvernance. Une bonne gouvernance signifie, entre autre, que les dirigeants reçoivent des salaires raisonnables.
J’espère, Mme Leroux, que mes arguments auront su vous convaincre des méfaits de comportements financiers prédateurs et des bienfaits d’une approche raisonnable sur le plan des rémunérations.
Pascal Grenier
J’adhère particulièrement à ces propos et du fait la fermeture des guichets voir sucursalle en région est digne des banques! Le groupement Desjardins en est un coopératif le fait de mettre tous dans le même panier et de dilapider les investissements en région avec la venue du Net me laisse perplexe en ce qui a trait à une saine gestion ! Nous pouvons trangiger nos avoir fictifs de nos ordi nos téléphones et autres technologies du genre par contre si j’ai besoin de me déplacer d’un village au côté voir plusieurs où irons les visiteurs et touristes pourtrouver du liquide si je puis dire la force de Desjardins était justement dans ces cellules multiples comme les alvéoles des abeilles nous avons travaillé à développer nos régions et maintenant la supposée Reine dilapide les efforts de nos `paires ainsi que les notres en contre partie elle se payes GRASSEMENT où est le bon sens!
Bonjour M. Grenier,
Félicitations pour votre audace d’écrire à la présidente du puissant Mouvement Desjardins, “The bank of the year 2010”!
J’aimerais savoir si Mme Leroux a répondu à votre lettre et invitation?
Personnellement, ça fait depuis plus de 25 ans que j’écris à ces personnes (Claude Béland inclus) et que j’attends toujours une réponse en lien avec mes attentes. Selon Claude Béland, il faut s’adresser à nos dirigeants de Caisses pour espérer faire changer les choses.
Je pense que ça prendrait un mouvement plus considérable que de se présenter aux Assemblées générales annuelles des Caisses pour favoriser un changement tangibles aux politiques néolibérales du Mouvement Desjardins; ça prendrait un MÉDAC DESJARDINS, à l’exemple même du Robin des banques, Yves Michaud qui a malheureusement refusé d’aider les épargnants des Caisses Desjardins lorsque je lui ai demandé en 2007 à l’assemblée annuelle du MÉDAC.
Concernant la lettre écrite à Madame Monique Leroux des Caisse populaires Desjardins par Pascal Grenier, concernant la rémunération excessive des hauts dirigeants, je tiens à dire que je suis fort agréablement surprise d’y lire ces commentaires que je partage totalement de A à Z! En effet, outre les mauvais sentiments que ces écarts de richesse faramineux et injustifiés – car bien que l’on puisse être d’une grande compétence, qu’est-ce qui peut justifier que le travail d’une personne valent mille fois plus que celui d’une autre? c’est déjà une question éthique qui se pose – donc outre une grogne populaire suscitée par ces écarts de revenu scandaleux, j’appréhende la suite depuis longtemps concernant les vols et l’insécurité générale qui s’ensuivra et diminuera la qualité de vie dont nous jouissions tous ici contrairement aux pays du sud tels que souligné dans la lettre de Mr. Grenier.
Cette sécurité que nous envie tant d’étrangers qui sont nombreux à rêver de s’installer ici; je puis en témoigner et ce même de la part de gens qui vivent richement dans leur pays. Car la sécurité, un haut niveau d’éducation populaire, le calme, la propreté quasi partout jusque dans les parcs publics ouverts d’ailleurs à tous, l’accessibilité culturelle et sportive, la justice, la démocratie, l’équité sociale… tout ce qui faisait le modèle québécois dont nous étions si fiers… tout ça n’a pas de prix… y compris pour les gens aux revenus gigantesques mais verront eux aussi leur qualité de vie être affectée…
Je me rappelle une mairesse de Sao Paulo qui a eu la finesse de s’en rendre compte, il y a quelques années et l’intelligence de sensibiliser les élus et de tenter d’amorcer un virage car les voitures aux vitres blindées, les gardes-du-corps pour soi et ses enfants, la peur constante des kidnappings, les manifestations violentes, les guerres de gangs, les fusillades sur la rue, les maisons emmurées, une vie en parallèle d’une «plèbe» devenue ignorante où la colère y gronde… est un prix bien cher payé pour recevoir un salaire inutilement excessif! Un jour vient où l’iniquité a pour prix le sang.
Les gouvernements qui gèrent notre épargne à tous qu’ils ont en quelque sorte nationalisée en privant les citoyens du contrôle de leur argent gagné par leur travail, comme la Caisse de Dépôt, la SGF et Investissement Québec sont les principaux responsables en tant qu’actionnaires: ils ont droit de vote aux assemblées et peuvent décider des salaires des dirigeants. I est intéressant de voir la quantité de dirigeants d’organismes publics qui sont nommé sur ces comités de direction des compagnies où ils sont parmi les plus gros actionnaires. Ils n’ont aucun intérêt à ce que les salaires et les bonus diminuent.