La vérité et la culpabilité

Hier j’assistais à une conférence sur les changements climatiques donnée par Alain Denault au Montmartre Canadien à Québec. M. Denault nous a abondamment parlé de l’urgence d’agir pour éviter des catastrophes. Cependant il n’a mentionné que peu de moyens de prévenir et ainsi lors de la période de questions j’ai cru bon intervenir dans ce sens.

J’ai mentionné que des gestes personnels de réduction, qui apparaissent comme des luxes, étaient possibles et même souhaitables. J’ai d’abord parlé de la réduction de la taille des maisons qui sont souvent surdimensionnées par rapport aux besoins de ceux qui les habitent. Même chose pour les véhicules dont la vente des camions et des VUS sont majoritaires depuis quelques années.  Alors que j’allais poursuivre avec les thèmes de l’usage croissant des avions pour des voyages internationaux et de la nécessité de réduire la consommation de viande pour limiter la production de gaz à effet de serre, l’animateur m’a pressé de poser ma question, puis m’a dit que j’avais écoulé mes trois minutes accordées pour mon intervention. Comme aucun autre intervenant avant moi n’avait fait l’objet de telles pressions, j’en ai conclu qu’on ne voulait plus m’entendre. D’ailleurs le conférencier n’a pas trouvé bon de donner suite à mon intervention dans sa réponse aux questions de la salle.

Ne pas vouloir entendre la vérité parce que l’on se sent coupable serait-elle la cause de notre impossibilité d’atteindre les objectifs nécessaires pour limiter les changements climatiques ? Cette expérience, lors de la conférence au Montmartre, et quelques autres événements du genre auquel j’ai fait face me portent à le croire.

Crédit photo : Holgi sur Pixabay

 

3 réflexions sur “La vérité et la culpabilité”

  1. Jean Guy Lemoine

    J’ai vécu quelque chose de semblable lors d’une réunion d.
    Amnistie internationale. Une décision a été prise avant qu’on puisse intervenir et même voter. Lorsque j’ai voulu donner mon opinion, on m’a fait comprendre qu’il ne restait que peu de temps à cette réunion et que plusieurs membres étaient pressés.
    Je regrette amèrement de ne pas avoir quitter sur le champ en disant qu’on ne tenait même pas comte de mon opinion. Et c’est la même chose aux conseil municipal. Ca semble se généraliser. On va devoir se tenir et faire comprendre qu’on a droit de parole.

  2. Pascal Grenier

    Bonjour M. Champoux,
    Merci pour vos bons mots sur petit article. Je constate, en effet, que nous avons vécu des choses qui ont des similitudes en tentant d’intervenir publiquement.

    J’ai lu avec intérêt votre texte sur le devenir des caisses, situation qui me désole aussi.Toutefois, votre sortie contre M. Claude Béland m’a surpris, moi qui le voyais comme un rempart contre la déshumanisation des caisses. Je crois que les vrais changements se sont faits sous le règne de Mme Leroux et qui se poursuivent avec M. Cormier spécialement avec leur rémunérations à coup de millions.

  3. Bonjour M. Grenier,

    Merci bien de votre témoignage plutôt négatif de votre participation à une conférence de M. Alain Deneault. Quel hasard : j’ai aussi participé jeudi (28 février 2019) à une conférence de M. Deneault sur l’esprit critique?!

    Votre participation me rappelle les miennes aux assemblées générales annuelles des Caisses Desjardins où là aussi, nous n’avons que 3 minutes bien chronométré sur l’immense tableau électronique pour poser une question (ou deux au bon vouloir du président de l’assemblée) et ne pas recevoir de réponse adéquate.

    Je vous dirais que nous sommes bien petits face aux Goliaths de ce monde imparfait.

    Comme toujours, dans ce monde des communications très et trop bruyantes, les vedettes (ou les personnes qui pensent comme la majorité élue) prennent toute la place. Celles qui ont la parole facile ont de tout temps hypnotisé les foules?; c’est là un immense danger sociétal : les beaux parleurs, les grands rhéteurs. Claude Béland aura été l’un d’eux pour réussir la métamorphose des Caisses populaires coopératives en cette «?bank?» communo capitaliste oligarchique d’aujourd’hui.

    Et que dire de la publicité?! Notre plus grande calamité de société issue du capitalisme qui nous englue dans la surconsommation pour trouver le bonheur, que dis-je, l’illusion du bonheur jusqu’à mort s’en suive.

    Encore merci de votre témoignage?; il me réconforte dans la nécessité d’oser dire non à la surconsommation et au vol d’identité que poursuivent les dirigeants des Caisses contre l’œuvre de Dorimène et Alphonse Desjardins. L’important demeure le message qui fait contre poids : c’est en semant que l’on peut récolter.

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