Suggestion de livres

J’aimerais vous sensibiliser à quatre livres dont la lecture m’a ébranlé ; vous le serez peut-être aussi.

Printemps silencieux

Ce premier livre date de 1962; presque 60 ans!  Il a été écrit par la biologiste Rachel Carson, une pionnière de notre éveil écologique. On dit que c’est le premier livre sur le scandale des pesticides. Il nous rend conscients des choix de l’argent sur la vie, de la primauté des affaires sur la faune et la nature, de la primauté des lobbies sur les richesses naturelles. «Printemps silencieux » est scientifiquement difficile à lire et à croire, considérant que des autorités ont laissé faire ce massacre de la beauté du monde.

Il faut au moins lire les chapitres 12, 13 et 17 (44 pages) pour y ressentir l’importance de l’infiniment petit dont nous faisons partie, et le maintien de son équilibre. Pour aussi palper la puissance de la désinformation des autorités, quelles qu’elles soient; les « fausses nouvelles » sont loin d’être nouvelles !

Voyage dans l’anthropocène, cette nouvelle ère dont nous sommes les héros

Ce livre écrit par Claude Lorius et Laurent Carpentier (Actes Sud, 2010) est plus récent. Avec celui-ci, vous prendrez conscience de ce que signifie l’expression « être à minuit moins une » face à la crise du climat.

Les auteurs osent avancer que la 6e extinction de la vie sur cette planète-ci a pour principale cause les humains, ce qui n’est pas tout à fait exact. Il faut considérer certains excès causés par certains humains, depuis la révolution industrielle et plus particulièrement depuis les 30 glorieuses (1945 à 1975). Face à la destruction de la vie sur Terre, tous les humains ne peuvent en être tenus responsables. Des nuances nous viendront avec la lecture du troisième livre.

Face à l’anthropocène, le capitalisme fossile et la crise du système terrestre

Ce livre de Ian Angus (Écosociété, 2018) est une excellente synthèse qui traite de tout ce qui nous a amenés à ce gouffre existentiel. Encore ici certains chapitres sont plus notables : chapitre 5, 6, 7 (52 pages), mais surtout les derniers chapitres : 10 à 13 : environ 80 pages. Je ne vous en dis pas plus.


Les citoyens ont dit NON à Gentilly II en 2012; ce n’était qu’un début. Et les gilets jaunes de la France sont un symptôme très significatif d’une société qui souffre des abus d’un système d’exploitation de la planète par certains. Avec ces livres sur l’anthropocène et celui de Madame Carson, nous prenons conscience que le dernier chapitre de toutes civilisations sur cette planète de 4,5 milliards d’années semble en train de se jouer. Est-ce un nouveau bogue de l’an 2000? Pouvons-nous en courir le risque?

La vie qui a pris des milliards d’années à éclore sur cette poussière de l’univers, l’animal humain qui a évolué sur celle-ci depuis moins de 3 millions d’années, prendrait seulement 300 ans de capitalisme sauvage pour la détruire, sinon la massacrer et en faire un désastre écologique (voir ci-dessous quelques statistiques).

On me dit souvent que tout est foutu, mais je pense que nous devons au moins tenter l’ultime essai : ne pas rester les bras croisés, stopper cette accélération de la croissance du capitalisme, arrêter les nouveaux projets destructeurs de l’environnement et organiser notre transition vers cette nouvelle ère qui sera plus pénible à vivre pour nos enfants et leurs enfants.

« Attendre d’en savoir assez pour agir en toute lumière, c’est se condamner à l’inaction »
Jean Rostand, biologiste, écrivain, historien des sciences, académicien français (1894 – 1977)

Une planète trop peuplée ? Le mythe populationniste, l’immigration et la crise écologique

Quelques statistiques tirées de cet ouvrage de Ian Angus et Simon Butler (Écosociété, novembre 2014, 308 pages) :

  • Les pays à revenu élevé ont généré 7 % de l’augmentation démographique mondiale et 29 % de l’augmentation des émissions de dioxyde de carbone (entre 1980 et 2005).
  • Les pays à faible revenu ont généré 52,1 % de l’augmentation démographique mondiale, mais seulement 12,8 % de l’augmentation du dioxyde de carbone.
  • En 2006, 19 pays du G-20 ont produit 22,5 milliards de tonnes de CO2 soit 78 % du total mondial; ceci représente presque 4 fois le total des autres pays, et ce, sans tenir compte de l’activité militaire et le transport aérien.
  • D’une façon générale, le fort taux des gaz à effet de serre (GES) provient des pays à faible augmentation démographique :
    • 45 % de la population mondiale (les plus pauvres) produit 7 % des GES,
    • 7 % de la population mondiale (les plus riches) produit 50 % des GES.
  • Selon une étude en 2010, 40 % de la production alimentaire totale du Canada est gaspillée. De ce gaspillage, la moitié l’est par les consommateurs, le reste au cours de la récolte, du transport, de l’emballage, la transformation, la restauration et le commerce de détail.

Une confession en terminant :  j’ai longtemps cru que l’actuelle crise environnementale (qui semble nous condamner) était en grande partie due à la croissance de la population mondiale; le visionnement du film « Ratopolis » (Gilles Thérien, 1973) et les réflexions du MIT (Massachusetts Institute of Technology) et du Club de Rome (Rapport Meadows: Halte à la croissance) m’avaient induit dans cette logique à nuancer encore davantage. Aujourd’hui, je sais qu’on doit toujours chercher…

Crédit photo : StockSnap sur Pixabay

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