Si la simplicité volontaire est une démarche, un processus individualisé, comme on le croit au Réseau québécois pour la simplicité volontaire (RQSV), il peut être légitime de se demander, à l’occasion, où on en est dans son propre cheminement. C’est d’ailleurs le thème proposé par le prochain numéro du bulletin du Réseau, Simpli-Cité, qui devrait paraître cet automne.
Sans vouloir présumer des réflexions qu’on y trouvera, ni « scooper » mes propres contributions dans ce prochain bulletin, j’aimerais quand même partager avec vous quelques questions. Et, qui sait, peut-être susciter certaines réactions ou même provoquer l’envoi d’un texte qui pourrait paraître dans le dossier de Simpli-Cité?
Est-il exact que l’intérêt pour la simplicité volontaire, et surtout sa mise en pratique, sont des processus linéaires et directionnels, avec un début et une fin, un objectif terminal (atteignable ou pas) et un nombre indéterminé d’étapes intermédiaires qui permettent de mesurer notre progression sur ce continuum? Peut-on, en ce sens, parler d’une « échelle de la simplicité volontaire », du plus lointain de l’objectif au plus proche?
La simplicité volontaire est-elle pour vous un but à atteindre? Et si oui, quels critères vous permettraient d’affirmer que cet objectif a été réalisé (1)?
La démarche de simplification de sa vie peut-elle n’être qu’une phase passagère de sa croissance personnelle, remplacée ensuite par de nouveaux intérêts successifs? Ou est-elle nécessairement un processus irréversible, de longue haleine, dont les manifestations peuvent varier mais dont la direction reste essentiellement la même?
Qu’est-ce qui explique que quelqu’un se « mette en route », décide de « plonger » dans une démarche de changement, plutôt que d’en rester à un intérêt livresque ou de curiosité? Pourquoi la simplicité volontaire touche-t-elle certainEs et pas d’autres? Naît-on naturellement simplicitaire ou consommateur ou s’agit-il de choix (et si c’est le cas, influencés par quoi)?
Dans la vie, on fait parfois des bonds qualitatifs. Cela est-il également possible en matière de simplicité volontaire? Dans quelles circonstances? En connaissez-vous des exemples?
La simplicité volontaire peut-elle être l’objet de décisions volontaires (ou même volontaristes)? Cela aurait-il du sens d’en faire l’objet de « résolutions », d’objectifs qu’on se donne à l’aube d’une année nouvelle? Quels seraient alors les vôtres?
Voilà en vrac un certain nombre de questions pour vous. Si vous avez le goût de réagir, n’hésitez surtout pas! La responsable du bulletin Simpli-Cité en serait certainement enchantée (Diane Gariépy a/s info@simplicitevolontaire.org)!
(1) Certaines de ces questions sont inspirées par l’invitation adressée à des collaborateurs ou collaboratrices potentielLEs par la responsable du bulletin Simpli-Cité, Diane Gariépy.
Il m’apparaît que plusieurs motivations nous amènent à d’abord nous intéresser à la SV en tant qu’idée, puis à considérer plus sérieusement une démarche pour mettre cette idée pratique dans notre vie.
Je crois que sans qu’il ait d’étapes bien définies dans ce cheminement pratique, nous y allons de découvertes en découvertes, de prise de conscience en prise de conscience. Notre pratique de la simplicité s’approfondit donc peu à peu sans nécessaire que ce soit un objectif en soit.
L’objectif ultime, il me semble, est simplement le bonheur. Peu à peu toutefois, certains découvrent que ce bonheur individuel se nourrit de la poursuite d’un bonheur collectif et écologique. Et la démarche s’approfondit.
Lorsqu’on y ajoute une dimension psychologique ou spirituelle, on y découvre de nouvelles libertés jusque là inexplorées, et on peut être tenté d’aller explorer plus loin de ce côté.
Bien sûr, les effets secondaires positifs sur le plan collectif, de notre démarche simplicitaire se dévoilent également et nous encouragent à poursuivre.
La démarche simplicitaire m’apparaît donc comme une conscientisation progressive, qui nous amène de plus en plus loin, de découverte en découverte.
Bon, personne ne commente, alors je vais me sacrifier :-). Tu poses beaucoup de questions, mais je vais répondre à une seule: “La démarche de simplification de sa vie peut-elle n’être qu’une phase passagère de sa croissance personnelle, remplacée ensuite par de nouveaux intérêts successifs?”
Mais bien sûr que la simplification peut être passagère! Je dirais même qu’idéalement, elle doit l’être. L’intérêt principal de simplifier sa vie, c’est d’avoir plus de temps, d’argent et d’énergie pour les choses qui comptent le plus pour nous. Une fois que nous nous sommes débarrassés des choses, activités et relations qui alourdissent notre existence et que c’est devenu une habitude de nous concentrer principalement sur ce qui nous passionne et nous fait grandir, nous ne pensons même plus à notre statut de “simplicitaire” et à tout ce que ça implique.