Imposition additionnelle des plus nantis

Doit-on imposer davantage les plus nantis? Le débat fait rage actuellement au Québec. Le gouvernement québécois veut mettre un impôt  supplémentaire progressif pour les gens qui gagnent 100 000 $ et plus.

Il y a plusieurs arguments qui militent en faveur d’une telle approche. Deux d’entre eux sont rarement cités.

Mentionnons tout d’abord que les gens qui ont de l’argent veulent habituellement que les autres s’aperçoivent de « leur réussite sociale ». Ainsi, s’entourent-ils d’une grande quantité de biens matériels de luxe (grande maison, autos spacieuses, multiples voyages internationaux, bijoux dispendieux, garde-robe très élaborée, etc.) Cet état de fait crée des sentiments d’envie voire de jalousie de la part de ceux qui possèdent moins de biens. Ceux-ci n’ont qu’un seul désir et c’est de se payer aussi ces objets de luxe. D’ailleurs, la publicité, savamment étudiée, est là pour les y encourager. Tout ceci entraîne notre société dans un grand élan de surconsommation, voire d’hyperconsommation qui a des effets indésirables si ce n’est tragique sur le surendettement et l’environnement. C’est M. Hervé Kempf qui le démontre clairement dans son livre intitulé : « Comment les riches détruisent la planète ».

Un autre argument peu mentionné est à l’effet qu’une plus grande justice sociale réduit l’emprise de l’idée que c’est l’argent qui fait le bonheur. Presque toutes les études sur le bonheur démontrent qu’à partir d’un certain seuil, où les besoins essentiels et un peu plus sont satisfaits, ce sont les rapports humains harmonieux avec nos proches et un travail valorisant qui rendent les gens le plus heureux.

À ceux qui devront payer quelques centaines, voire quelques milliers de dollars de plus en raison d’une imposition supplémentaire de leur revenu, je suggère de regarder du côté de la simplicité pour être plus heureux.

Pascal Grenier, coordonnateur

Groupe de simplicité volontaire de Québec

2 réflexions sur “Imposition additionnelle des plus nantis”

  1. Jean-François Boisvert

    Dans la même veine, je reproduis ici un texte publié sur LaPesse.ca :

    De la légitimité de la richesse

    L’intention du nouveau gouvernement péquiste d’augmenter le taux d’imposition des paliers supérieurs de revenu, ainsi que de taxer davantage les gains en capital et les dividendes a suscité bien des réactions. Des indignés, situés pour la plupart à l’autre bout de l’échelle en regard de ceux de 2011, ont dénoncé cette attaque contre les riches. Ils rappellent que les citoyens fortunés, tout en étant très peu nombreux, payent déjà beaucoup d’impôt, que si l’État québécois exige trop d’eux, ils pourraient déménager vers une province ou un pays fiscalement plus clément, et que finalement, cette richesse, ils l’ont gagnée, alors ils peuvent bien en profiter.

    Je ne reprendrai pas aujourd’hui un débat sur la fiscalité, pour m’intéresser plutôt au dernier point : la légitimité de la richesse.Excluons d’abord l’argent obtenu illégalement ; vols, fraudes, collusion, corruption ne doivent évidemment pas être tolérés.

    La richesse provenant d’un travail honnête ou d’une entreprise légale est-elle pleinement légitime? La première justification servie est toujours : ces gens ont travaillé fort, donc ils méritent leur argent.

    Si le travail était la seule raison de la richesse, il y aurait beaucoup plus de riches dans notre société. Comme vous, je connais des gens possédant des commerces, des entreprises, qui ont travaillé très fort toute leur vie sans jamais devenir riches. Certains ont dû abandonner, d’autres ont fait faillite. J’ai connu aussi de petits salariés forcés pour faire vivre leur famille de s’échiner à des tâches pénibles, à occuper parfois deux emplois ; leurs semaines de travail étaient aussi longues que celles des PDG vedettes, mais elles les ont épuisés sans jamais leur permettre de sortir de la pauvreté.

    Si ce n’est pas le travail, alors les riches avaient plus de talent, plus de témérité, de meilleures idées… Ici encore, nous pouvons trouver des contre-exemples qui démentent ces arguments. Pour une entreprise qui a réussi, combien ont échoué?

    L’Histoire compte nombre d’inventeurs de génie ou d’hommes d’affaires doués ayant fini leurs jours dans la misère. Pour l’anecdote, rappelons le malheureux destin de Johann August Suter, un très prospère agriculteur californien du 19e siècle, qui fut ruiné par la découverte d’or sur ses terres!

    Qu’on me comprenne bien : je ne remets pas en question le génie, l’ardeur, l’audace des Bombardier, Coutu, Desmarais et autres grands entrepreneurs. Ceux-ci possédaient indéniablement des qualités expliquant leur succès et ils ont travaillé très fort. Je dis seulement que d’autres, avec de semblables qualités et/ou ayant travaillé aussi fort, ne sont jamais devenus riches.

    Comment l’expliquer? Les relations, la naissance, la conjoncture socio-économique, le «timing» peuvent faire la différence. Parfois, ce sera tout simplement la chance. Ce constat appelle un peu d’humilité. Le riche entrepreneur aurait pu, par un caprice du hasard, se retrouver sans le sou. On ne peut bien sûr pas pour ce seul motif le déposséder de sa richesse ; il m’apparaît cependant légitime, pour cette même raison, de lui demander de faire preuve de solidarité envers ses concitoyens que le sort aura moins privilégiés.

  2. Dans un monde idéal, si le système (banques, impôts, etc.) était totalement juste, transparent et équitable, personne n’aurait à payer des impôts (ou très peu) et les gouvernements pourraient travailler avec un système financier qui serait service du pays et des gens, ce qui n’est aucunement le cas actuellement.

    Nous payons collectivement plus de 30 milliards de dollars en intérêts sur la dette fédérale. Et ces intérêts, nous ne les payons pas à la Banque du Canada (qui est supposé être la banque du peuple) mais à des intérêts privés. Plus de 80% de cette dette est l’accumulation d’intérêt depuis le début des années 1970, ce qui coïncide exactement avec le changement dans le système monétaire en 1971 (dollars américain flottant, Richard Nixon, abandon au référencement à l’or, etc.).

    Pour avoir une perspective juste, il faut sortir de cette camisole de force financière et surtout surtout connaître et en apprendre sur l’origine et la mécanique de la création de l’argent et l’origine des impôts (c’est bien au delà de financer la guerre, etc.).

    Si les riches sont plus taxés, ils trouveront d’autres moyens de contourner légalement pour en payer moins car le système a des trous et n’est pas parfait.

    Il y a de très grands secrets dans le système financier actuel. Posez-vous la question à savoir pourquoi les lettres de votre nom sur une carte de crédit ou sur un permis de conduire sont en majuscules… ce n’est pas un standard ou un hasard.

    Mes recherches et lectures me poussent à remettre en question le discours de taxer les plus riches ou non, etc. car ce discours reste dans le même niveau de conscience et trouver des solutions avec les mêmes outils qui créent ce problème d’iniquité.

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