Le philosophe et sociologue Frédéric Lenoir nous régale d’un nouveau livre, pertinent, accessible et substantiel : La Puissance de la joie (Fayard, 2015, 212 pp.). Cette fois, il traite de la joie, un état plus profond que le plaisir et plus concret que le bonheur. Comme retraités, nous recherchons parfois tout simplement la sagesse et ce que les anciens Grecs appelaient l’ataraxie, c’est-à-dire l’absence de souffrance. Lenoir nous invite à aller plus loin et à viser l’atteinte de la joie.
Dans sa quête, il s’inspire particulièrement de Spinoza, de Nietzsche et de Bergson. Et il y met du sien : il livre parfois un témoignage des difficultés ou des malheurs qu’il a vécus personnellement pour nous faire voir qu’il n’est pas un promoteur de la vie en rose.
Pour arriver à la joie, le chemin s’appelle attention, présence, méditation, confiance et ouverture du coeur, bienveillance, gratuité, gratitude, persévérance dans l’effort (son côté Foglia), lâcher-prise, consentement et jouissance du corps.
Je ne peux pas résister au plaisir de le citer.
(Pour Nietzsche) « … la joie se cultive par un travail sur soi, une sorte d’autothérapie précédée et accompagnée d’une introspection, non pour réprimer les instincts, comme le préconisent les religions, mais, au contraire, pour affirmer tout ce qui nous porte vers la vie, tout désir qui nous épanouit, nous grandit » (p. 47). (…) « Dans un état d’esprit où l’on accepte la vie sans rien en refuser, où l’on est capable (…) de dire un OUI inconditionnel à la vie, y compris sa part négative ou douloureuse » (p. 48). Pour Nietzsche, bonheur et malheur sont des jumeaux.
« Bergson fit remarquer que les grandes joies créatives, les seules qu’il considère vraiment, sont toujours le fruit d’un effort » (p. 79).
« La pensée taoïste est une philosophie de l’opportunité. Le non-agir qu’elle prône ne consiste pas à ne jamais agir, mais à agir en épousant le mouvement de la vie, sans perdre de vue ses propres objectifs, ses propres intentions, sans chercher à les réaliser immédiatement et à n’importe quel prix » (p. 87).
« Spinoza rappelle que l’être humain ne nait pas libre, mais qu’il le devient au terme d’un effort rationnel de connaissance des causes de ses affects et de ses idées » (p. 108).
« La joie de l’enfant est la joie parfaite. Ce qui transporte le saint ou le sage, c’est la joie de l’enfance retrouvée » (p. 168). « Cette joie-là, immédiate, naturelle, spontanée, on l’observe chez les enfants, avant qu’ils commencent à raisonner, à s’inquiéter. Il existe une phase de la petite enfance ou l’ego n’est pas encore fortement constitué (…) » (p. 172).
Comme parents et grands-parents, nous avons la chance de côtoyer des enfants et des petits-enfants qui savent probablement mieux que nous comment apprivoiser la joie. Pourquoi ne pas nous inspirer d’eux ?
Merci pour cet article. Les philosophes dans cet article semble tenir un discours qui ressemble étrangement à celui du bouddhisme ou nous pouvons développer notre joie ou bonheur par un travail sur soi continuel. Pour plus d’information aller voir sur http://www.sgi-canada.org. Çà fait plusieurs années que je m’efforce de faire jaillir ma joie au quotidien avec cette pratique et c’est positif.
Bien d’accord avec ton bonhomme, Jacques!
Ces temps-ci, j’ai plaisir (joie, bonheur, étincelle, rire…) à aller chercher le petit-fils après l’école. À la fin du mois de décembre, il faisait parfois noir,froid et venteux.
Alors, on jouait à “Bernard Voyer qui affronte une tempête au Pôle Sud”.
Des fois, on joue avec lui à transformer une boîte vide trouvée dans les vidanges pour en faire une caserne de pompiers.
Pis, on soupe à la chandelle… en jouant “au perroquet” (répéter ce que l’autre dit.)