Changement de cap!

changement-de-capÇa fait plus de dix ans que j’anime des rencontres sur la simplicité volontaire. Le plus souvent, je procède de la façon suivante :

Présentation « Classique » jusqu’à aujourd’hui

  1. La SV : ce n’est pas un concours de masochisme, ce n’est pas de l’avarice. C’est prendre les moyens pour ne pas se laisser déstabiliser par la société de consommation.
  2. La SV : c’est vieux comme le monde. À chaque fois que les gens exagèrent par rapport à la possession et l’usage des richesses de notre planète, des sages se lèvent pour rappeler que l’excès n’est pas bon, que le bon sens vaut mieux, qu’il faut partager, etc.
  3. Depuis les deux derniers siècles, ça exagère pas mal : publicité, rituel du magasinage, obsolescence planifiée, traités de libre-échange, dérèglementations et relocalisation de la production, montée du pouvoir des multinationales et des grandes fortunes (secteur informatique, vedettariat sportif ou artistique), spéculation financière, paradis fiscaux, endettement des ménages, dépendance du pétrole, etc.
  4. Pourquoi les gens s’intéressent-ils à la SV? Pour équilibrer le budget, jouir d’une meilleure santé, retrouver du temps libre, contribuer à la justice sociale, rechercher de la cohérence avec ses valeurs profondes, pour respecter des limites de la Planète, etc.
  5. Quels moyens concrets prennent ces personnes pour pratiquer la SV? Ça dépend un peu de ce qui les motive le plus… Ça peut commencer par jeter ses cartes de crédit, fermer la télé, prendre un congé de maladie, méditer, se joindre au réseau des groupes communautaires, jardiner avec d’autres, s’acheter un vélo… etc.
  6. Pour aller plus loin…Il y a les sites Web du RQSV, des Initiatives de Transition, du Wolesmoteurs.net, etc.

Dernièrement, je me suis surprise à présenter la SV de façon radicalement différente. Et je pense que je vais continuer ainsi.

Nouvelle présentation

  1. C’est quoi la SV? C’est tendre à vivre avec seulement l’essentiel pour ne pas se laisser déstabiliser par la société de consommation.
  2. Qu’est-ce que sont ces besoins essentiels?  En fait, il y en n’a qu’un besoin essentiel: une communauté bien vivante. C’est elle qui apporte la sécurité de base, la santé, le bonheur, et qui permet le mieux les conditions matérielles : le toit, la nourriture, les vêtements.
  3. La société de consommation actuelle est en train de défaire nos communautés :
    • Quand « l’argent mène le monde », la solidarité et la coopération sont remplacées par l’individualisme, la compétition, l’esprit de clan, le corporatisme, les clans, les gangs, la mafia, etc.
    • Privés du support de vraies communautés, nous devenons stressés, épuisés par le boulot, privés de sens, déprimés ou agressifs. Nous mangeons mal et dormons mal. Arrivent alors les maladies .
    • Privés de l’esprit coopératif et d’une bonne santé, il est bien difficile d’édifier des quartiers de coopération avec des logis à prix abordable, dans un environnement sain géré par les gens qui y habitent. Nos logements appartiennent souvent à des compagnies à numéros, la chaîne alimentaire est contrôlée par Bayer-Monsanto, et nos vêtements sont fabriqués en Chine par des adolescentes exploitées au maximum.
  4. Pour arriver à vivre avec l’essentiel (la vie en communauté) voici ce que font les simplicitaires :
    • Ils choisissent leurs appartenances (communautés) et s’y investissent …à 99 pourcent! L’idée est d’apprendre à donner et à recevoir en toute simplicité. Les échanges de collaborations deviennent plus sont fréquents, les conflits naissent mais se dénouent parce que tout le monde sait l’importance de la communauté. Les gens se joignent au mouvement coopératif. Et dans la plus grande de leurs appartenances, la société civile, ils deviennent des citoyens proactifs… et pas seulement une fois par quatre ans!

Le rationnel derrière ce changement de cap

  • Nous pouvons toujours continuer à réduire nos dépenses inutiles et désencombrer nos placards. Mais arriverons-nous vraiment à stopper la compulsion dans les achats sans le support d’une communauté bien vivante? Pouvons-nous vraiment changer et devenir zen si nous continuons à vivre isolés?
  • Nous serons bientôt contraints à vivre dans la simplicité involontaire : Changement climatique, rareté des ressources (abeilles, poissons, eau douce, pétrole à bon marché, métaux usuels, sable (eh oui!), concentration de la production alimentaire, de la presse, du pouvoir politique. On ne sait juste pas en quelle année, quel mois et quel jour cela se produira chez nous. Ces crises sont déjà là dans d’autres pays.
  • « Quand la communauté va, tout va! ». C’est notre organisation sociale qui a fait que les humains ont survécu jusqu’à aujourd’hui. C’est elle qui nous aidera à passer au travers des difficultés.
  • Bien sûr, quand je parle de communauté, je parle autant de la société en général que de nos familles proches. Nous devons nous investir dans l’une et l’autre. Dans un premier temps, Il est sans doute plus facile de devenir proactif dans une communauté d’élection : une coopérative de logement, une association d’échanges de biens et services, etc. Mais, on peut aussi suggérer de se joindre à une Initiative de Transition de sa localité ou à un groupe politique pour faire advenir les valeurs sociétales.
  • N’avons-nous pas la responsabilité de contribuer à cet immense effort planétaire de replacer la communauté au centre de nos vies?

Que pensez-vous de cette nouvelle approche?

8 réflexions sur “Changement de cap!”

  1. Je te remercie Diane de mettre l’accent sur cette dimension de la SV dont on ne parle pas suffisamment. Elle m’apparaît essentielle et bienfaisante non seulement pour la planète mais aussi pour notre âme, notre corps et notre esprit.
    Me permets-tu de reproduire ce texte dans le prochain Simplement Vôtre?
    Au plaisir,
    Lise

  2. Renée Archambault

    Bonjour Diane,
    Nous devons, Elise-Marie et moi, faire une petite animation au Patro lundi prochain.

    Je suis tout à fait d’accord avec le changement qui s’est opéré dans la perception (et la dynamique) de la simplicité d’hier à aujourd’hui.
    Nous devons, chaque individu, travailler à se regrouper par affinités et réseaux afin
    de retisser les liens sociaux qui se sont effrités pour diverses raisons au fil du temps.
    Refaire la communauté, favoriser le territoire d’appartenance, protéger notre santé et notre intégrité. Bravo Diane ! Continue. Renée A.

    1. Renée Archambault

      J’avais oublié un point Diane,

      je trouve qu’il manque des moments et des endroits pour se rencontrer et en jaser.

      Bonne fin de journée,

      Renée A.

  3. Intéressant ton idée Diane.

    Personnellement j’arrive très bien à créer une belle communauté avec ma famille de 4 enfants et 7 petits-enfants. Je suis aussi impliqué activement dans 3 organismes communautaires où il y a de petites communautés de créées.

    Toutefois, après 5 1/2 an de vie dans Lomoilou (un quartier assez dense) je n’ai à peu près pas de contacts avec mes voisins malgré mon ouverture à ce niveau.

  4. Bonjour Diane,
    J’adore cette approche.La maladie m’a mise a la retraite bien
    avant l’âge.Au début,j’ai été déstabilisée mais ça va de mieux en mieux.Je suis encore assez éparpillée mais ça s’arrange.Je suis membre de la SV depuis quelques années et ce qui me manque le plus,c’est l’esprit communautaire et c’est pourquoi,je cherche depuis quelque temps la façon de m’investir dans ma paroisse.Je veux consacrer une quinzaines d’heures a essayer de rassembler mes voisins pour les inviter a partager leurs outils,leurs talents,leurs intérêts et un tas d’autres choses.Ce serait tellement le fun de se connaître mieux,de s’entraider,de faire des activités ensemble.Pourquoi ne pas faire un grand pique-nique 2-3 fois par été.Je suis peut-être une vieille âme mais j’aimerais tellement revivre ça.Je vais voir avec M. le curé s’il n’y a pas une personne ressource bien connue et respectée qui aurait une façon de faire qui pourrait intéressée les paroissiens.J’ai le goût de me lancer.On va bien voir ce que ça va donner!!!

  5. Micheline Claing

    Bonjour Diane,
    Je partage tout à fait cette vision et je trouve ta nouvelle approche douce et enthousiasmante. Je suis actuellement encore confrontée à un choix de valeurs et je choisirai de travailler à un plus petit salaire pour être plus près de la communauté. C’est tout un changement des mentalités, un changement de paradigme, qui est nécessaire. Il semble que ce genre de changement prend des dizaines d’années à survenir. Je pense que, si ça ne vient pas de l’humain, ça viendra de la nature qui se révoltera sans nous consulter! Alors, que la simplicité soit volontaire est un choix judicieux. Merci pour cette réflexion!
    Micheline Claing

  6. J’aime vraiment beaucoup cette nouvelle façon de présenter la SV. Elle rejoint mes valeurs et donne une orientation porteuse de sens à cette démarche.

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