Vivre simplement dans une société d’abondance

(Texte écrit pour la revue québécoise Prêtres et pasteurs et publié dans le numéro de Février 2016, dans un dossier intitulé “Vivre dans l’ombre et l’humilité”)

Vie simpleGandhi aurait dit : « Vivre simplement pour que les autres puissent simplement vivre. » Que la citation soit authentique ou pas, elle dit admirablement le défi de notre temps. À la fois pour la survie de notre planète et pour le bonheur dans nos pays riches.

Car la simplicité est un chemin d’avenir en même temps qu’une sagesse millénaire. Sagesse que de plus en plus de gens redécouvrent, un peu partout dans le monde, sous les appellations les plus diverses : bien vivre, décroissance, nouveau rêve américain, minimalisme, mouvement slow, consommer moins (ou mieux), vie simple, et ici, au Québec, simplicité volontaire.

La simplicité

Bien des livres ont été écrits sur le sujet. Je vais me contenter ici de corriger certains préjugés fréquents. La simplicité ne consiste pas à vivre avec le moins d’argent possible, ni de consommer le moins possible : bref, ce n’est pas un concours ni une comparaison. La simplicité de l’un n’est pas nécessairement la simplicité de l’autre.

La simplicité n’est pas non plus un but en soit. Elle est plutôt un moyen au service de ce qui nous paraît plus important, essentiel. L’inventeur de l’expression « simplicité volontaire », Richard Gregg qui était un Américain disciple de Gandhi, écrivait dès 1936 que l’essentiel pour chacun est d’identifier ses propres priorités, puis de ne pas se laisser détourner ou distraire de celles-ci par les innombrables sollicitations qui nous assaillent. La simplicité était pour lui le moyen de vivre consciemment, plutôt que de nous laisser vivre (ou « être vécus ») par tout ce qui sollicite notre intérêt ou nos désirs.

La simplicité n’est pas non plus une nostalgie du passé ou un refus du progrès. Ceux et celles qui la pratiquent le font de mille façons différentes, aussi bien en ville qu’à la campagne, avec ou sans voiture automobile ou téléphone « intelligent », avec des salaires élevés ou très peu de revenus, une alimentation végétarienne ou pas, etc.

En fait, la simplicité n’est ni un catalogue de conduites à respecter, ni une religion, ni un programme politique. Elle est plutôt un état d’esprit, une philosophie de vie, une démarche individualisée qui, si elle a un début, n’a habituellement pas de fin. Car qui peut dire « j’ai atteint la simplicité »? D’autant plus qu’elle est aussi un équilibre à maintenir sans cesse entre des finalités ou des priorités diverses.

Simplicité et bonheur

Il ne faut jamais l’oublier : la simplicité n’a de sens que si elle permet d’être heureux. Le bonheur est –ou devrait être—la finalité de la vie. Et Dieu lui-même veut l’humain debout, accompli, à son image et à sa ressemblance. Mais qu’est-ce que le bonheur?

Nos sociétés riches occidentales ont mis l’accent, à mesure qu’étaient comblés les besoins fondamentaux, sur la facilité, le confort et l’accumulation. L’effort physique a été remplacé par les machines, le travail humain par l’automatisation, le cerveau par l’ordinateur, la réalité par le virtuel, etc. Si bien que ce qui était un luxe hier est devenu graduellement une nécessité avant d’être bien vite transformé en « passé date » ou en « serpuarien » comme le rappelle la publicité actuelle sur la récupération des appareils électroniques!

Nos sociétés de consommation ont fait de la mode, de l’obsolescence planifiée et de l’accumulation les moteurs indispensables de leur survie et de leur croissance économique. Le « marché » (local comme mondial) a besoin de consommateurs et de consommation sans cesse renouvelés, sous peine de connaître la stagnation, voire la récession. L’objectif n’est plus, depuis longtemps, de répondre aux besoins ou au bonheur des humains, mais plutôt de faire tourner la machine économique qui, on le remarquera, fonctionne au profit surtout d’une minorité.

L’évolution récente du monde (moins d’un siècle, ce qui est très court à l’échelle de l’humanité) a réussi à imposer l’économie comme presque seul critère d’évaluation des décisions et du « progrès », si bien qu’on en est venu à mesurer le bonheur à la richesse, à la possession et à l’accumulation des biens. Illusion pernicieuse, bien sûr, comme l’indiquait déjà le philosophe grec Aristote il y a plus de 2500 ans : « les désirs humains sont insatiables ». Et plus nous avons, plus on nous fait désirer… Source illimitée de frustration, puisque la « richesse » est essentiellement comparative et qu’il y a toujours plus riche que soi.

Des besoins simples

Nous avons besoin d’eau et d’air, de terre et de feu; d’un toit, de nourriture et de vêtements; de nos semblables également, car l’humain est un animal social. Mais nos besoins fondamentaux ne sont ni très nombreux, ni très difficiles à combler.

D’ailleurs, toutes les études sur le bonheur démontrent les mêmes constantes : l’être humain a essentiellement besoin de relations significatives (famille ou amitiés), de satisfaction dans son travail ou son activité humaine, et de possibilité de développer ses aptitudes ou ses talents. Toutes choses qui ont bien peu à voir avec le salaire ou le compte en banque.

Mais au lieu d’être encouragés à nous demander, dès l’enfance et tout au long de notre éducation, ce que nous voudrions vraiment faire de notre vie (quelles sont nos véritables priorités dirait Richard Gregg), nous sommes de plus en plus formatés à penser et fonctionner comme des rouages d’une « machine » qui décide pour nous : étudier pour devenir des travailleurs qualifiés dans les tâches dont l’économie a besoin pour produire toujours plus de croissance et de profit; et à travers cela, essayer de gagner suffisamment d’argent pour consommer, seul ou en famille, ce que l’économie produit et nous a imposé comme désormais nécessaire.

Mais est-ce vraiment cela, vivre? Est-ce là la vie que nous voulons? Est-il possible de vivre autrement, au Québec, en 2016?

La simplicité volontaire

Ce qui s’est développé au Québec, depuis la fin des années 90, sous le nom de simplicité volontaire expérimente justement diverses formes de cette « autre vie possible ». C’est un patient cheminement, que chacun vit à sa manière et à son rythme, qui permet de se redécouvrir beaucoup plus de pouvoir qu’on le croyait sur sa propre vie.

Les diverses publicités de Loto Québec nous font miroiter ce que nous permettrait enfin de gagner le « gros lot » : vivre la vie rêvée en nous libérant de la contrainte de « gagner notre vie ». Évidemment, le rêve présenté par Loto Québec est celui de la (sur)consommation : voyages, automobiles, luxe inaccessible au plus grand nombre. Mais si nous nous réapproprions l’exercice, le « gros lot » peut devenir très utile puisqu’il nous invite à identifier quelles seraient nos véritables priorités si nous n’étions plus obligés, par les contraintes financières, de mener la vie que nous vivons actuellement.

Or l’expérience concrète montre que la plupart d’entre nous sommes capables de vivre différemment et plus simplement : tout est une question de choix. Parfois de choix volontaires, pour atteindre des objectifs qui nous paraissent meilleurs. Et parfois de choix « involontaires », au sens où ce sont des événements extérieurs (maladie, divorce, perte d’emploi, etc.) qui nous forcent à remettre en question notre vie habituelle et nous mettent en route vers de nouvelles priorités.

On peut très bien, presque partout, boire l’eau du robinet plutôt que de l’eau embouteillée. Les vêtements ou chaussures à la mode l’an dernier coûtent la moitié du prix de ceux qui sont à la mode maintenant. Beaucoup de produits « génériques » sont produits par les mêmes fabricants mais vendus beaucoup moins cher que les produits « de marques ». Le partage ou l’emprunt d’outils favorise le voisinage et soulage le porte-monnaie. Le transport en commun, les bibliothèques, les spectacles dans les maisons de la culture ou les centres culturels, les activités de plein air dans les parcs publics sont autant de moyens de répondre à nos besoins à moindres frais. Bref, tout ce qui cherche à collectiviser la réponse aux besoins permet d’atteindre deux éléments déterminants du bonheur : développer des liens (significatifs) avec son entourage et réduire les besoins financiers individuels et le temps nécessaire pour les « gagner ».

Car c’est bien là le paradoxe de nos sociétés d’abondance. On nous propose sans cesse de nouveaux désirs que la publicité se charge de transformer bien vite en besoins (le monde de l’informatique en est devenu l’exemple et le symbole par excellence). Si bien que pour être heureux, on est toujours à la remorque de ces nouveautés. Avec la nécessité de gagner toujours plus d’argent pour satisfaire ces désirs devenus besoins, et donc de consacrer plus de temps pour gagner de quoi satisfaire cette course sans fin au bonheur. Mais avec de moins en moins de temps pour goûter celui-ci!

La simplicité et l’avenir de la planète

Jusqu’ici, on a abordé surtout l’aspect individuel de la simplicité et montré qu’elle pouvait être, contrairement à la croyance populaire, non seulement compatible avec le bonheur mais également  source et moyen privilégié de celui-ci.

Mais la simplicité, volontaire ou non, va devenir de plus en plus nécessaire à la survie même de l’humanité. Car le temps de l’abondance insouciante est maintenant révolu. La dimension collective de la simplicité va s’imposer désormais dans le débat politique mondial. On le constate déjà dans le dossier crucial des changements climatiques.

Si on a pu, jusque vers la fin du XXe siècle, profiter en Occident des niveaux de vie et de progrès technologiques élevés que nous avons connus, c’était en grande partie grâce aux inégalités profondes et aux rapports de domination qui permettaient au Nord d’accaparer à vil prix les précieuses ressources, tant humaines que matérielles, des pays du Sud. Transposés en chiffres grâce à l’outil de mesure comparative qu’est « l’empreinte écologique »[1], ces inégalités prennent leur vrai visage : pendant que les Américains utilisent les ressources de 10.3 hectares par habitant (et les Canadiens, 7.7), les Chinois n’utilisent que 1.2 hectares par habitant (et les Indiens, 0.8). Cette inégalité devient encore plus significative quand on sait que l’empreinte écologique moyenne (c’est-à-dire la superficie disponible pour chaque habitant de la terre) équivaut à 2.2 hectares[2]. C’est d’ailleurs cette mesure de l’empreinte écologique qui permet de constater que la planète dépense de plus en plus vite les « intérêts » de son capital biologique et doit, pour finir l’année, puiser à même son « capital », ce qui diminue d’autant l’héritage que nous laissons aux générations qui viennent. Ce « jour du dépassement » (c’est-à-dire le jour où les humains commencent à vivre « à crédit » sur le capital de la planète) n’a cessé de remonter le calendrier : situé en décembre dans les années 70, il est passé du 22 août en 2012 au 13 août en 2015.

En clair, nous vivons collectivement au-dessus de nos moyens, les citoyens du Nord accaparant une quantité tout à fait disproportionnée des ressources par rapport à leur juste part si celles-ci étaient réparties également. Cela est vrai sur à peu près tous les plans : consommation d’énergie, de viande, d’argent, de voyages, de loisirs… et même de droits humains! Je ne veux ici culpabiliser personne, mais simplement nous obliger à regarder la réalité en face, sans nous cacher la tête dans le sable.

À court terme, nous sommes tous conviés à une simplification radicale et urgente : celle de notre consommation des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). Notre consommation actuelle (à peu près aussi inégalement répartie que notre empreinte écologique[3]) crée le réchauffement climatique dont nous commençons à peine à ressentir les effets dévastateurs. Et malgré ceux-ci (ressentis infiniment plus gravement dans les pays pauvres et populeux du Sud), nous continuons à tergiverser et à repousser les décisions à prendre[4]. Si nous n’avons pas la sagesse, individuelle et collective, de réduire très sérieusement et rapidement notre dépendance au pétrole, ce sont les dérèglements de la planète qui vont nous y forcer, mais d’une manière beaucoup plus chaotique et catastrophique.

La simplicité, l’ombre et l’humilité

Ce texte fait partie d’un dossier qui cherche à redécouvrir les valeurs méconnues de l’ombre et de l’humilité. Je veux en dire un mot en terminant.

Car si je reconnais que la discrétion (l’ombre) et l’humilité (la conscience et l’acceptation de notre finitude humaine) sont des valeurs importantes même si elles sont peu à la mode, je ne souhaite guère que la simplicité y soit trop associée. Pourquoi?

Parce que pour moi, la simplicité peut et doit se vivre au grand jour, et que même si elle ne cherche pas les projecteurs, elle ne les craint pas non plus. De plus, le mot humilité (positif) n’est jamais trop loin, dans l’imaginaire collectif, du mot humiliation (évidemment négatif). Et même si la simplicité, surtout involontaire, est parfois associée à ce qu’on appelle parfois une « humble condition », elle prétend au contraire être une condition enviable[5], qu’on peut légitimement proposer comme modèle tout à fait légitime.

En ce sens, même si la simplicité a des éléments communs avec l’ombre et l’humilité, surtout comme valeurs spirituelles, je crois qu’elle est appelée à rayonner et à se répandre sans doute beaucoup plus largement, en dehors de toute référence spirituelle, à la fois comme contrepoids aux excès actuels de l’abondance, de la vitesse et de la complexité, et comme voie d’avenir nécessaire pour la survie même de notre commune planète. Le pape François nous y invitait d’ailleurs dans sa récente encyclique Laudato si sur la sauvegarde de la maison commune.

Dominique Boisvert, le 28 octobre 2015

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[1] L’empreinte écologique permet de mesurer quelle portion des ressources globales de la planète chacun de nos choix individuels ou collectifs utilise : consommons-nous plus de ressources en mangeant des tomates de jardin ou des tomates de serre? En utilisant un séchoir électrique ou du papier pour s’essuyer les mains? Quelle portion des ressources planétaires est nécessaire pour soutenir le niveau de vie des Canadiens? Des Québécois? Des Américains? Des Chinois? Cet outil de mesure, développé d’abord par Mathis Wackernagel et William Rees (Notre empreinte écologique, Écosociété, 1999, 209p.) est maintenant de plus en plus utilisé partout.

[2] Ces chiffres datent de 1997, op. cit., p. 139-141. La disponibilité moyenne des ressources ne cesse de diminuer chaque année (de 3.2 hectares en 1961 à 1.8 hectares en 2008), étant donné que la Terre ne grossit pas, mais que les terriens qui se la partagent augmentent chaque année : comme une tarte qu’on doit partager en portions de plus en plus petites à mesure que le nombre de mangeurs augmente. Les chiffres ont ici une valeur essentiellement comparative et permettent de constater que le Nord utilise beaucoup plus que sa juste part des ressources, tandis que le Sud ne ramasse que les miettes.

[3] Ce qui fausse souvent notre compréhension des débats, c’est la différence entre la consommation par habitant et la consommation globale d’un pays : dans les pays du Nord, nous consommons infiniment plus d’énergie par habitant que dans les pays du Sud; et dans ce sens, nous avons une responsabilité individuelle et collective beaucoup plus grande dans les changements climatiques que les Chinois ou les Indiens. D’autant plus que notre consommation d’énergie est beaucoup plus ancienne que la leur. Par contre, en raison de leur population infiniment plus nombreuse que les nôtres, même si chaque habitant consomme beaucoup moins d’énergie que nous, leur consommation globale récente peut être équivalente ou même plus grande que celle de nos pays.

[4] La prochaine conférence de Paris (30 novembre-11 décembre 2015) marquera peut-être une avancée décisive depuis trop longtemps reportée. Et le nouveau gouvernement du Canada retrouvera peut-être enfin son rôle de leadership international dans ce combat délibérément saboté depuis neuf ans par le gouvernement conservateur canadien.

[5] Je prépare actuellement un petit livre qui devrait paraître chez Novalis en avril 2016 et qui s’intitulera : La “pauvreté” vous rendra libres!

(Texte publié dans le numéro de Février 2016 de la revue Prêtres et pasteurs, à l’intérieur d’un dossier intitulé “Vivre dans l’ombre et l’humilité”)

5 réflexions sur “Vivre simplement dans une société d’abondance”

  1. Micheline Claing

    Salut Dominique,

    J’ai adoré ton texte! Ça fait longtemps que je n’ai pas pris le temps de lire un long texte du Carnet au complet, parce que mon esprit s’égare parfois dans les nuages. Je te félicite aussi d’avoir fait un résumé clair qui définit la simplicité volontaire et pourquoi elle est nécessaire. J’ai aussi apprécié énormément le fait que ce texte ne soit pas une critique, mais quelque chose de positif, une belle vision, un encouragement à faire autrement. Je vais le transférer à mes contacts avec grand plaisir. Je voudrais aussi la permission de l’utiliser en tout ou en partie pour appuyer d’autres causes compatibles, en citant la source, bien sûr! Tu peux m’écrire directement à cet effet. J’ai été vraiment touchée par ton texte et heureuse de te lire. Au plaisir!

    Micheline Claing

  2. Merci Dominique pour ce long rappel sur la simplicité volontaire.

    Je présente ci-après une courte réflexion sur la simplicité volontaire.

    “Dernièrement, j’ai fait un constat vis-à-vis la simplicité volontaire (s.v.). Je la définis maintenant comme “un état d’esprit favorisant un certain mode de vie”. Historiquement, je disais que la s.v. était un mode de vie qui s’affirmait par une réduction de la consommation, ce qui amenait un moins grand besoin d’argent, lequel permettait de réduire son temps de travail. Le temps ainsi récupéré servait à investir sa vie dans sa croissance personnelle, du temps avec sa famille et sa communauté. Tout ceci est toujours vrai mais c’est l’approche extérieure. Comme je vois la s.v. actuellement, cette approche extérieure est précédée d’un état d’esprit, c’est-à-dire une approche intérieure. C’est-à-dire un arrêt de la turbulence de sa réflexion, sortir du tourbillon de la vie pour devenir plus en pleine conscience et vivre le moment présent de façon plus intense. En vivant plus en pleine conscience, on est plus en mesure de contrôler ses désirs et par voie de conséquence, ses actions dont ses achats. Le mode de vie adopté découle automatiquement de sa conscience. Autrement dit, on ne commence pas par consommer moins mais par arrêter sa turbulence intérieure pour mettre de l’ordre dans sa vie. La méditation est la voie royale pour y arriver”.

  3. Robert Béliveau

    Bravo et merci pour ces riches réflexions et la générosité de les partager. Il faudrait que ce texte rejoigne le plus grand nombre et contribue à éveiller les consciences sur des meilleures façons d’accéder à un vrai bonheur. Ici et maintenant. Bonheur d’être, du partage. Bonheur de simplement vivre et de vivre simplement.

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